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"L’ami de l’époux est tout joyeux d’entendre la voix de l’époux" (Jn 3, 22-30)

RCF,  - Modifié le 9 janvier 2021
Prière du matin"L’ami de l’époux est tout joyeux d’entendre la voix de l’époux" (Jn 3, 22-30)
"L’ami de l’époux est tout joyeux d’entendre la voix de l’époux" Méditation de l'évangile (Jn 3, 22-30) par le père Bernard Devert Chant final: "Jésus, ma joie" par la communauté de Taizé
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Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus se rendit en Judée, ainsi que ses disciples ;
il y séjourna avec eux, et il baptisait.
Jean, quant à lui, baptisait à Aïnone, près de Salim,
où l’eau était abondante.
On venait là pour se faire baptiser.
En effet, Jean n’avait pas encore été mis en prison.
Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif
au sujet des bains de purification.
Ils allèrent trouver Jean et lui dirent :
« Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain,
celui à qui tu as rendu témoignage,
le voilà qui baptise,
et tous vont à lui ! »
Jean répondit :
« Un homme ne peut rien s’attribuer,
sinon ce qui lui est donné du Ciel.
Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit :
Moi, je ne suis pas le Christ,
mais j’ai été envoyé devant lui.
Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ;
quant à l’ami de l’époux, il se tient là,
il entend la voix de l’époux,
et il en est tout joyeux.
Telle est ma joie : elle est parfaite.
Lui, il faut qu’il grandisse ;
et moi, que je diminue. »
 
Source : AELF

Méditation Père Bernard Devert

Un proche de Jean-Baptiste vint le trouver : fais attention, celui que tu as baptisé et à qui tu as rendu témoignage est désormais plus important que toi ; les foules vers lui affluent.
 
Et alors, il faut qu’il grandisse et que moi je diminue.
 
Aucune jalousie de la part de Jean-Baptiste. Il sait que celui qui vient, de condition divine, ne retiendra pas le rang qui l’égalait à Dieu, pour se faire serviteur des serviteurs.
 
Jean Casanave, ce prêtre ami dit : j’ai choisi de suivre Jésus parce qu’il est donné, tout donné comme jamais personne ne s’est donné.
Choisi :

  • Pour n’avoir pas écrit un corpus de doctrines réservé aux lettrés et aux érudits, ne laissant que son « corps », sa personne à aimer, mise à portée de tous ;
  • Pour n’avoir pas prévu de panthéon ou de pyramide honorant sa présence momifiée. Nous n’avons de lui qu’un portrait-robot accroché à une croix, les bras ouverts.
  • Pour n’avoir pas fondé un système politique assis sur le socle d’une constitution intangible, remettant son message et son œuvre entre les mains fragiles d’hommes simples dont il avait fait ses frères.
  • Pour n’avoir pas passé son temps à compter ses adeptes et à convoquer les médias ;
  • Pour être allé jusqu’au bout de la dérision, de la souffrance et de l’oubli du tombeau.
  • Pour ne pas nous demander d’être des combattants, des sages reconnus, des orateurs écoutés mais simplement des hommes ouverts, à portée de cœur, aimant et espérant envers et contre tout.
  • Pour être un exilé de toute possession, ou de ces images qu’on a voulu lui coller. 

Il est un monde qui apparaît quelque peu inaccessible, mais lorsqu’il nous est donné de vivre la traversée d’une amitié bienveillante, d’une attention à l’autre, s’ouvre alors cette possibilité de sacrifier l’inessentiel dans lequel parfois nous nous perdons pour trouver enfin un véritable sens à nos vies, le service.

 
Il suffirait d’un rien pour que deux prières de pauvre traversent les nuées en se donnant la main, des mains qui s’uniraient non pour frapper ou simplement se fermer mais qui enfin se présenteraient pour entendre la prière du Magnificat : « il renvoie les riches les mains vides, comble de biens les affamés ».
 
Il suffirait de rien, de ces petits services rendus ou reçus qui donnent une immense joie. La clé alors nous est offerte pour quitter un monde préfabriqué pour consentir a admettre que nous ne sommes pas encore pleinement nés. Un autrement alors s’éveille.
 
Cette reconnaissance est celle d’une naissance à la Terre Promise au sein de laquelle le Seigneur se présente comme…un serviteur.
 
Et si nous entendions, ce matin, Georges Bernanos nous dire dans la finale d’un curé de campagne : « Si tout orgueil était mort en nous, la grâce des grâces serait de s’aimer humblement soi-même ».

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