La réouverture des petits musées
Bien malin qui peut donner une définition précise de ce qu’est un petit musée, ou un petit
festival, qui seront aussi en principe autorisés cet été. Est-ce une affaire de taille ? Un musée
qui n’aurait que quelques salles. Si le flux des visiteurs y est plus facile à gérer, rien ne
prouve que la distance entre chacun d’eux puisse être facilement respectée, surtout si les
œuvres sont tassées sur les cimaises, avec des vitrines d’exposition au beau milieu des salles,
comme on le voit dans pas mal de musées thématiques locaux, où les témoignages et objets
abondent, mais où la place manque.
A contrario, vous avez de grands musées, avec des centaines, pour ne pas dire des milliers
de mètres carrés de salles, mais dont les visiteurs restent clairsemés, sauf en haute saison
touristique. Encore faut-il qu’il y ait suffisamment d’agents de surveillance pour faire
respecter les distances, un accueil et une billetterie aux nouvelles normes sanitaires.
Bref, c’est au cas par cas, pour reprendre une formule particulièrement utilisée en ce
moment
En tout cas la réouverture de nos musées nationaux, quelques 70 établissements dont les
collections appartiennent à l’Etat, Le Louvre, Orsay, ou le Muséum d’Histoire naturelle, n’est
pas d’actualité. Du moins pas encore, car le Louvre-Lens annonce un accès partiel au public à
partir du 3 juin. Et les musées de la Ville de Paris, à partir de la mi-juin.
Ces musées envisagent qui envisagent de réouvrir cette semaine, sont des musées dont les collections et la gestion
dépendent d’associations, de fondations, et surtout de collectivités territoriales, communes,
départements, ou Régions.
C’est un très vaste réseau de 1200 musées, labellisés musée de France.
A Paris, la Fondation Giacometti annonce sa rouverture en fin de semaine. J’en connais un
autre qui accueille à nouveau du public dès demain : le musée du Hiéron, le musée d’art
sacré de Paray-le-Monial, en Saône-et-Loire, département pourtant en rouge. Le maire de la
ville a donné son feu vert, après accord de la sous-préfecture. « Pour nous, c’est assez
simple, me disait hier Dominique Dandrael, la conservatrice du musée. Nos salles sont
grandes, il y a déjà un parcours de visite avec une entrée et une sortie bien différenciées, et
aucune porte à ouvrir, si ce n’est celle du musée. Il faudra d’ailleurs sonner pour y pénétrer,
pour éviter les entrées groupées ». Le Hiéron ne s’attend pas non plus à un afflux de
visiteur, même s’il sera gratuit jusqu’à la fin de l’année. Sans oublier qu’il n’y aura aucun
scolaire avant la vraie rentrée en septembre. Ce sont souvent eux qui remplissent les
musées.
Pendant ces deux longs mois de confinement, le musée du Hiéron a redoublé d’activité sur les réseaux sociaux.
Sa page facebook a été suivie par un grand nombre d’internautes bourguignons. Elle a permis de
faire connaître sa collection contemporaine, que Dominique Dandrael étoffe
progressivement avec beaucoup d’acuité. « Cela nous pousse à travailler autrement, dit-elle,
et davantage en direction du public de proximité, qui ne voudra pas ou ne pourra pas
s’éloigner de la région cet été. Et réciproquement : car les touristes vont manquer.
Et puis, ajoute t-elle malicieusement, dans un musée, Covid ou pas, il est de toute façon
interdit de toucher les œuvres ...
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