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​La montagne dans tous les sens

RCF,  - Modifié le 18 février 2019
Chaque jour Jean Pruvost vous décrypte un mot qui fait l'actualité.
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La montagne, c’est un mot très ancien et, bien sûr, ce n’est pas étonnant, la montagne était là avant nous… Et sans surprise c’est aussi un mot issu du latin classique montanus, qui en passant par le latin populaire, montanea, pénètre en français en 1080, presque à la naissance de notre langue. Mais en fait la racine est à trouver avant-même le latin et le grec, en indoeuropéen.

 On rattache mons, qui a donné montem, et montanus, à la racine indoeuropéenne men, signifiant « être saillant », ce qu’on retrouve dans des mots comme menez en breton, qui désigne la montagne. Et tout de suite j’aime à préciser qu’on l’écrivait autrefois montaigne comme l’écrivain et de fait on ne prononçait pas Montaigne, mais Montagne. Dans la première définition qui est offerte de la montagne, elle est totalement assimilée au mont, avec pour premier exemple, une "montagne fort haute". et déjà l’évocation du montagnard.

De son côté, Furetière confirme la définition de Richelet en commentant ainsi le mot montagne : "c’est le vray synonyme de mont" écrit-il. Et de commenter plaisamment : "Cependant, il y a quelques lieux où on l’employe plus agréablement qu’en d’autres, car on dit les montages d’Auvergne, et non pas les monts, & ont dit les monts Pyrénées, et non pas les montagnes Pyrénées". Ce sont là des nuances qui ont en partie disparu, mais qui montrent qu’on ne fait pas encore la différence entre un mont, une élévation de terrain suffisamment importante, qui nous donne l’expression par monts et par vaux, c’est-à-dire à travers le pays, monts et vallées, et la montagne, un ensemble de monts, un massif, une région de forte altitude opposées à la plaine. Mais déjà au XVIIe siècle, la montagne est assortie de quelques images à revoir.

L’abbé Furetière de dire: "Les bandits, les séditieux ont leurs retraites dans les montagnes". En ajoutant un proverbe : "il n’y a point de montagne sans vallée", proverbe auquel on peut faire dire n’importe quoi à dire vrai. Je préfère le propos de Senancour, romantique s’il en est qui en 1804 déclare : "Je vis que malgré la lenteur des mouvements apparents, c’est dans les montagnes, sur leurs cimes paisibles, que la pensée moins pressée, est plus véritablement active". Au plus haut sur terre au plus près des cieux !

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