La mission et l'Église, facultatives?
Pour se préparer à Pâques, la grande fête de la résurrection du Christ, sommet de la foi chrétienne, le Père Guillaume de Menthière donne une série de conférences à Notre-Dame de Paris, sur le thème "Allons-nous quelque part ? avec le Ressuscité, faire route vers Emmaüs". On pourra lire l'Évangile de Luc, chapitre 24, cet épisode où, sur la route d'Emmaüs, le Christ ressuscité s'est manifesté à deux disciples.
EXTRAIT DE LA CONFÉRENCE
Dans cette dernière conférence, c’est de l’Église apostolique que je veux vous parler. Comment ignorer qu’elle fut d’abord un petit cercle frileusement confiné au Cénacle ? Peut-on imaginer commencement plus modeste et moins assuré ? Qui eût parié sur la pérennité de ce petit groupe apeuré des disciples de Jésus, pleutres, traîtres et renégats ? Des gens de peu, butés et incrédules, un ramassis de pécheurs glanés sur les routes de Palestine par le rabbi de Nazareth.
Pourtant ce sont bien les mêmes qui prêcheront dans le monde entier le Christ ressuscité. C’est un fait bouleversant que des êtres si veules et pusillanimes aient pu prendre la parole et claironner ce message. Ces hommes étaient incapables de soutenir l’assaut du sanhédrin quand le Christ était vivant. Et lorsqu’il fut mort et enseveli, d’où croyez-vous qu’ils se seraient mobilisés contre la terre entière ? Songeons à Pierre qui tremblait devant une soubrette dans la cour de son reniement et qui lancera peu de temps après les filets de l’évangile jusqu’au bout du monde, intrépide rétiaire de la bête romaine.
Sans la rencontre bouleversante du Ressuscité, les apôtres, dont l’évangile ne fait pas mystère de la couardise, même au temps où Jésus était là pour les soutenir, les apôtres si poltrons n’auraient jamais osé une parole périlleuse sur la Résurrection. D’autant que dans cette hypothèse, précisément, le Christ n’aurait plus été là pour les encourager. S’il leur était évident que le Christ n’avait pas vaincu la mort, n’auraient-ils pas conclu qu’il les avait trompés, qu’il les avait exposés inutilement à la haine de tous ? Si les disciples s’étaient sentis abusés de la sorte, n’auraient-ils pas cherché à regagner la faveur de la synagogue en déclarant que ce Jésus n’était tout compte fait qu’un imposteur ? Or que voyons-nous ? Ils parcourent le monde hardiment et confessent, jusqu’à mourir pour elle, la Bonne Nouvelle de la Résurrection. On peut donner sa vie pour une cause que l’on croit juste et vraie : la liberté, la défense de sa patrie ou de l’innocent…. Mais qui accepterait de mourir pour une affirmation dont il connaîtrait pertinemment qu’elle est fausse et inventée de toute pièce ?
Humainement parlant, aujourd’hui comme hier, on ne donne à l'Église aucune chance de subsister et pourtant elle est là, survivant à tous les empires les mieux armés contre elle. On ne cesse de la critiquer, de la brocarder, de la conspuer, mais elle passe, Sérénissime Église du Christ ! "Louée soit à jamais cette grande Mère Majestueuse aux genoux de qui j’ai tout appris !" s’écrie Claudel ! on peut bien noircir des pages acrimonieuses contre l'Église, on n’enlèvera pas ceci : c’est par elle que j’ai reçu intact l’Évangile du Christ sans déperdition de substance. "Je rends grâce à ce grand vase illustre de n’être pas poreux" disait magnifiquement Mauriac.
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