La marche pour le climat ou le désir d'habiter autrement notre maison commune
On caricature le marcheur climat en personnage qui prend l’avion pour ses loisirs mais qui va manifester samedi parce que le climat c’est important. C’est vrai. On n’est jamais assez pur. On n’est jamais parfait. C’est même pour ça qu’on décide de changer un jour. Nous, chrétiens, nous le savons bien. Nous ne sommes pas parfaits, même pas saints. Mais on essaie. On répond de notre mieux à un appel.
Ceci dit, ne tombons pas dans les parallèles douteux sur « l’écologie nouvelle religion » avec tout ce que cette formule insinue en termes de dérive sectaire. C’est comme dire que la propreté est une religion parce que se laver les mains avant de manger est devenu un rite. L’écologie, c’est la science qui nous indique un défi très concret lancé à notre façon d’habiter le monde et la société qui essaie de répondre.
Mais pas plus cette année que l’année dernière, marcher ne va faire reculer les cyclones.
Peut-être que si, au bout d’un moment. Dans l’encyclique Laudato Si’ le pape François évoque trois niveaux d’action qui sont le changement de vie personnel, l’engagement citoyen au sein de collectifs, parce que seul on ne peut pas tout faire, et l’action politique parce que certaines décisions ne peuvent se prendre qu’à l’échelle mondiale. La marche pour le climat est à la charnière de ces deux derniers niveaux. Il s’agit de faire comprendre qu’une part croissante de la société veut changer sa façon d’habiter le monde, pour qu’il reste habitable, et que les décideurs doivent eux aussi changer de logiciel. C’est un échelon indispensable. Mais il doit, c’est vrai, s’accompagner d’un maximum de cohérence personnelle. Là encore, nous chrétiens connaissons la valeur du témoignage enraciné dans la vie quotidienne.
TÉMOIGNER SANS ÊTRE DONNEUR DE LEÇONS
100 fois par jour on reçoit la leçon de consommer le plus possible en 4x3m à tous les coins de rue, une petite parole inverse ne fera pas de mal ! Avant de témoigner, agissons dans nos vies personnelles, en changeant nos façons de consommer, de voyager, en rejoignant un groupe ou une ONG, et à partir de là nous pouvons expliquer ce que nous faisons, et pourquoi ; c’est très différent d’ordonner aux autres de le faire.
Il y a des actions qui peuvent passer de l’individuel au collectif : par exemple de plus en plus de salariés proposent à leur employeur de gérer de façon écologique les terrains de l’entreprise, en faisant appel à la LPO. Ainsi l’individuel percole dans la société. Et les grands rassemblements comme les marches pour le climat sont aussi des lieux de rencontre où on découvre qu’on n’est pas isolé et qu’on peut se soutenir.
Par le témoignage et l’échange, l’individuel et le collectif se nourrissent et la société avance.
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