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La langue allemande
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La langue allemande

RCF,  -  Modifié le 19 juin 2018
Saviez-vous que le mot "accordéon" était d'origine allemande ? Jean Pruvost s'intéresse ce matin à la langue allemande et à ses liens avec la langue française.
Pascal Hausherr Pascal Hausherr

La langue allemande est une « langue germanique », ce n’est pas un mystère. Et le premier à utiliser cette formule « langue germanique » c’est Rabelais, en 1532, dans Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel, ce titre m’a toujours plu… Et cet adjectif vient tout simplement de la Germanie, nom donné à l’ancienne contrée de l’Europe centrale, entre le Rhin et la Vistule, peuplée au cours du Ier millénaire avant Jésus-Christ par les Germains. Le mot germain vient peut-être du celte gair, voisin, et ma(o)n, peuple. Les Germaniques seraient ainsi notre « peuple voisin », ce qui reste géographiquement juste.

Le mot « allemand » est attesté en français dès 1080, il vient du bas latin alamannus ou alemannus, signifiant « des Alamans », qui étaient donc un des peuples germaniques, établi entre le Rhin, le Main et le Danube. Et « allemand », vient probablement d’une part de ala, signifiant tout, qu’on retrouve dans l’anglais all ou l’allemand alle et d’autre part de man, homme. Allemand signifiant ainsi « tous les hommes », ce qui se comprend puisqu’il s’agissait de définir la confédération des peuples germaniques occidentaux.

Et à ce peuple correspond une langue, qui va influencer notre langue. Tout d’abord, il faut rappeler que le français s’est constituée au Moyen Âge d’un mélange de trois langues : le celtique, autrement dit le gaulois, le latin au moment des conquêtes romaines qui ont presque fait disparaître le gaulois dont il ne nous reste plus qu’une centaine de mots et le germanique au moment des invasions germaniques, avec plusieurs centaines de mots qui nous sont restés, dont ce mot « Franc », qui a donné la « France », à ne pas oublier !

Voici quelques mots germaniques devenus français : les mots de couleur comme blanc, gris, bleu, ou encore des mots comme danse, gaufre, gâteau, bourg, guérir, garder, etc. Quant à l’allemand moderne, à partir du XVIe siècle, marqué par Luther qui introduisit par exemple les majuscules à l’initiale des substantifs allemands, on lui doit des mots comme chenapan, espiègle, mais aussi des mots familiers, bringue, clamser, flingue. Et puis plus récemment des mots comme ersatz ou bunker. Mais j’en retiens un qui me plaît bien : accordéon avec Yvette Horner bien sûr !

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