La chronique Philosophie
Ce matin, Laurence Devillairs, vous avez la fibre écolo :
"Je vais commencer par parler de mots. Il y a des mots qui, il y a quelques années nous ne connaissions pas et qui font dorénavant partie de notre vocabulaire. Jean Pruvost me pardonnera d'empiéter un peu sur son territoire, et je parlerai du mot "biodiversité". Il y a des questions aussi que nous ne nous posions pas il y a quelques années encore, mais à présent qui font partie de notre quotidien comme celle de la disparition des espèces."
Un rapport a d'ailleurs récemment été déposé sur cette question de la disparition des espèces.
"Et vous me direz "un rapport de plus", au point où l'on écoute plus vraiment ces chiffres de fin du monde, au point où ils ne nous disent plus grand chose sinon que nous vivons dans une réalité qui flirte dangereusement et un peu trop régulièrement avec les catastrophes. Que dit ce rapport ? Que presque un million d'espèces sur les huit millions de la planète sont menacées d'une extinction de masse. Face à cela, il y a une seule question à poser : Que faisons nous ? Quelle politique allons nous adopter et surtout comment intéresser, sensibiliser, à ce qu'on appelle cette apocalypse des animaux."
Et parmi les solutions proposées, il y en a une qui vous intéresse particulièrement ce matin, c'est celle de la réintroduction des espèces Laurence.
"Oui et en France plusieurs espèces bénéficient en effet de mesures de réintroduction, on se souvient Stéphanie de la réintroduction difficile et tapageuse des ours dans les Pyrénées, car les animaux et les hommes ne font pas bon ménage. L'ours, bien que végétarien peut s'attaquer à des brebis, mais s'il le fait, c'est parce que ces brebis sont insufisamment gardées. Alors qu'il revient aux hommes de protéger les animaux qu'ils élèvent et domestiquent. L'ours ne fait des victimes que parce que les brebis sont d'abord victimes de négligence. On entend pourtant dire qu'il faut laisser faire la nature, que ces réintroductions perturbent l'équilibre de la planète. Mais la nature, cela fait des millénaires que nous ne la laissons plus faire, cela fait des millénaires que l'homme l'a durablement et massivement modifiée. La nature n'est déjà plus la nature depuis longtemps, elle est ce que nous en avons fait, ou plutôt défait. Il est du devoir de l'homme de s'inquiéter de la nature, de préserver les espèces menacées et de réintroduire celles dont il a participé à la disparition. C'est sans doute cela la différence ultime entre les bêtes et nous : l'homme parce qu'il est homme a un devoir moral envers les animaux. Et comme le disait Jean Giono : "On ne peut pas vivre dans un monde où l'on croit que l'élégance exquise du plumage de la pintade est inutile." J'ai eu envie de le dire, je l'ai dit. "
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