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La biodiversité s'effondre

RCF,  - Modifié le 26 mars 2018
Partout dans le monde, la diversité des plantes et des animaux sauvages - tant en nombre d’espèces qu’en nombre d’individus - est en train de s’effondrer.
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Ce n’est pas moi qui le dis mais l’IPBES[1], acronyme anglais de Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques ; un titre qui, hélas, ne va pas contribuer à sa notoriété ! Créée en 2012 sous l’égide des Nations unies, l’IPBES est un groupe international composé de 1 675  experts scientifiques et décideurs représentant actuellement 129 Etats de la planète, dont la France.
 
Et le constat que vient de dresser l’IPBES à l’issue de sa 6ème session plénière qui s’est tenue à Medellin, en Colombie, du 17 au 24 mars 2018, est catastrophique : partout dans le monde, la diversité des plantes et des animaux sauvages - tant en nombre d’espèces qu’en nombre d’individus - est en train de s’effondrer. Une disparition qui résulte uniquement du fait de l’Homme qui n’a, de toute évidence, pas encore conscience de la gravité de la situation.
 
En réalité, tous les êtres vivant sur notre planète - de la plus petite bactérie jusqu’aux baleines - sont interdépendants les uns des autres et forment ensemble un gigantesque et fabuleux château de cartes. Un château de cartes qui ne doit sa solidité et son fonctionnement qu’à son incroyable complexité et à sa plasticité. Je veux dire par là qu’il est en perpétuel mouvement d’adaptation : des espèces apparaissent et disparaissent en permanence, avant même que nous ayons eu le temps de les identifier. Seuls 2 millions d’espèces - sur les 100 millions qui, pense-t-on, vivent sur la planète - ont été décrits scientifiquement.
 
Or, à force de surconsommer certaines de ces espèces et, d’une manière générale, de détruire les milieux naturels, cela revient à retirer des blocs entiers de cartes. Pas juste une carte par ci par là mais des paquets entiers de cartes. Vous comprenez bien que c’est alors tout le château qui menace de s’effondrer. Faut-il rappeler que la carte tout en haut du château, c’est nous, l’Humanité ?
 
La situation est tellement grave qu’il faudrait que les dirigeants et les citoyens du monde entier se mobilisent, là, maintenant, toute affaire cessante, pour changer radicalement notre modèle de développement, car nous sommes en train de scier littéralement la branche sur laquelle l’Humanité toute entière est assise. Cela étant, si nous venions à disparaître, les experts estiment que la nature aura effacé toute trace de l’activité humaine sur la Terre en moins de… 300 ans.

[1] Intergovernmental science-policy platform on biodiversity and ecosystem services

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