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Judith Grumbach: "certains enseignants travaillent beaucoup plus que des cadres"

RCF,  - Modifié le 3 septembre 2018
Pour la rentrée Stéphanie Gallet reçoit Judith Grumbach, réalisatrice du documentaire "Une Idée Folle", qui présente des innovations pédagogiques au sein de neuf écoles publiques.
 Fanny Cohen-Moreau RCF Fanny Cohen-Moreau RCF

Un film dont le tour de France a débuté il y a 18 mois. On peut désormais le voir en VOD sur Vimeo. L’idée folle de ce film est de réinventer l’école. Une école qui prépare les enfants au monde de demain, et un sujet particulièrement adapté à cette rentrée scolaire. Un film au ton résolument optimiste, même si tout n’est pas rose.
 

"On a besoin d’être optimiste. Le film pose la question du rôle de l’école. Il a été tourné dans neuf établissements scolaires de la maternelle au collège, partout en France"  explique Judith Grumbach. Elle ajoute que "le monde bouge de plus en plus vite. L’avenir est incertain, et la seule certitude que l’on a est que nos enfants vont devoir être capables d’acquérir des connaissances et des compétences tout au long de leur vie. C’est particulièrement important aujourd’hui de se poser la question de ce qu’ils ont besoin d’apprendre, et dans quel contexte. On doit se battre pour une école dans laquelle tout le monde se sent bien".

"On en demande beaucoup à l’école, et elle ne peut pas tout faire toute seule. Mais il faut être ambitieux. On ne peut pas se contenter d’attendre la réforme providentielle qui nous sauvera de tout. Sans dédouaner l’État qui a une très grande responsabilité dans le fait de garantir à tous les enfants des choses équivalentes, on a tout une responsabilité et un rôle éducatif en tant que parent, citoyen, jeune et enfant" précise â€‹Judith Grumbach, réalisatrice, auteure du documentaire "Une Idée Folle". en réaffirmant que dans le chantier de l’école, l’État n’est pas seul, et que les citoyens doivent aussi s’engager sur ce terrain.

Pour cela, il faut commencer, selon elle, à changer de regard sur les enseignants, et à changer la manière dont on parle d’eux. "Quand on parle des enseignants, on dit toujours qu’ils ont de la chance, qu’ils ont beaucoup de vacances, et qu’ils ont un métier facile. Ce n’est pas vrai. Les enseignants que je croise ils travaillent comme des chiens, beaucoup plus pour certains que les cadres. Leur engagement et leur passion est totale" lance la réalisatrice.

Judith Grumbach appelle aussi de ses vœux une évolution dans la manière d’enseigner aux enfants. "On oppose souvent connaissances et compétences en France. Un enfant qui n’a pas confiance en lui ne peut pas apprendre. Les enseignants que j’ai filmés sont conscients de cela" précise-t-elle. Une manière d’illustrer le fait que le métier de l’enseignant a changé, mais que l’état d’écolier a lui aussi évoluer, ou doit évoluer.
 

 

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