Ils veulent dénoncer l’envers du décor des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Derrière le faste de la cérémonie d’ouverture et la modernité des constructions, le collectif du Revers de la médaille alerte depuis plusieurs mois sur l'impact social d’un tel évènement. Reçus par le Comité d’organisation ce vendredi, les membres du collectif ont présenté leur mesure phare pour « un héritage social positif ».
Peinture sur le parvis du Sacré cœur, message projeté au laser sur l’Arc de Triomphe… Depuis plusieurs mois, le collectif du Revers de la médaille multiplie les actions choc pour rendre visibles les personnes invisibilisées par l’organisation des Jeux olympiques. Les 80 associations françaises et canadiennes membres du collectif s’inquiètent d’un « nettoyage social » dans la capitale, en raison des exclusions de personnes précaires, notamment les sans-abri, les migrants et les travailleuses du sexe.
Dimanche soir on a illuminé l'@ArcDeTriomphe !
— le revers de la médaille (@reversmedaille) February 7, 2024
#OnNestPasPrêt pour les #JOP 👊
Le chemin est encore long pour bâtir les jeux les plus inclusifs de l'histoire et il reste à peine 170 jours..
Action outre-atlantique avec @VANDUpeople et @pivotlegal 🌎✊️ pic.twitter.com/uOINROHhNK
Afin de lutter contre cette mise à l’écart, le collectif réclame à l’Etat, l’ouverture de 20.000 places d'hébergement d'urgence en France dont 7.000 en Ile de France. Or, la plupart de ces places sont disponibles dans des hôtels et donc réservées aux touristes.
Incertains d’obtenir gain de cause quant à cette demande, le collectif espère que le Cojo, le comité organisateur des Jeux, fera office de "vigie" et intercèdera auprès du gouvernement. « Le Cojo, ils ont un gros réseau, ils peuvent mettre plein de gens autour de la table et rassembler beaucoup d’argents pour la solidarité, afin qu’elle soit à la hauteur de l’évènement qui arrive », affirme Paul Alauzy, porte-parole du Revers de la médaille et membre de l’ONG Médecins du Monde.
Faute de pouvoir obtenir des garanties sur les hébergements, le collectif a présenté au COJO une autre « mesure phare » ce vendredi 16 février. Outre la volonté de voir « un engagement politique réel » de la part des organisateurs des JO, le collectif réclame la mise en place d’un fonds de solidarité de 10 millions d’euros. « Ce n’est pas grand-chose par rapport au budget total des JO qui est de 9 milliards d’euros, mais ce serait déjà énorme pour les associations », s’exclame Paul Alauzy.
Avec de la volonté politique et de l’argent, on arrivera à relever un peu le pari des Jeux plus inclusifs
Concrètement, les associations pourraient bénéficier de ce fonds pour renforcer leurs actions auprès des personnes les plus fragiles, pendant toute la durée des Jeux olympiques et paralympiques. Ce serait pour des « mesures d’urgence, précise Paul Alauzy, par exemple, si on a besoin de ressources RH en plus parce qu’on manque de bénévoles, si on a besoin de louer des nouveaux véhicules, s’il faut racheter des stocks de nourriture ou des tickets de transport parce que les prix augmentent, on pourra le faire avec ce fonds », illustre-t-il.
Le collectif du Revers de la médaille en est sûr : ces mesures sont la seule solution pour que ces Jeux laissent une belle image ou plutôt un bel « héritage » derrière eux. « Avec de la volonté politique et de l’argent, on arrivera à relever un peu le pari des Jeux plus inclusifs », assure le porte-parole.
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