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RCF Jeunesse ouvrière inspiré par "ouvrier" !
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Jeunesse ouvrière inspiré par "ouvrier" !

RCF,  -  Modifié le 4 janvier 2019
Connaissez-vous les significations du mot "ouvrir" au fil du temps ? Jean Pruvost vous propose une analyse !
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Jeunesse ouvrière, voilà qui donne au mot "ouvrier" en fait un rôle d’adjectif, et qui mérite donc qu’on radioscopie ce mot "ouvrier", à la fois nom et adjectif. C’est un mot, qui nous est apparu au XIIe siècle, en tant que mot français, mais on se doute bien qu’il vient du latin.

En fait, il vient d’un mot latin qui existe toujours et a été repris tel quel dans l’univers du spectacle. Il est issu en effet du mot opera, qui désignait le travail, l’activité. Avant-même le latin, en indo-européen, on repère la racine « op », définissant l’activité productrice et son résultat. C’est du latin operarius en se déformant qu’est venu  overier, puis enfin ouvrier au XIIIe siècle.

Et apparaîtra au XVIIe siècle, la première définition du mot ouvrier, donc par Richelet, en 1680. Une définition étonnante à dire vrai. « Ouvrier. Celui qui travaille dans quelque sorte de métier que ce soit. Manœuvre ». Très bien jusqu’ici, mais la suite est émouvante : "Celui qui gagne sa vie à la sueur de son visage". Et Richelet d’ajouter aussi à titre d’exemple : « Louer des ouvriers pour travailler à la vigne » On est encore dans un sens rural du terme mais on perçoit cependant l’un des premiers emplois pré-industriels quand Furetière évoque l’« Ouvrier en soie.», et l’« ouvrier en laine ».

C’est avec le XVIIIe siècle et l’apparition des premières grandes fabriques et surtout au XIXe siècle qu’on va pouvoir évoquer l’ouvrier d’une usine. L’usine, voilà un mot qui naît vraiment en 1732, plus proche du mot atelier et ayant pour origine lointaine l’officine, devenue wisine, synonyme de forge au XIIIe siècle. La souffrance arrive alors fortement avec la notion d’ouvrier à la chaîne, à tout prendre une formule dont on n’a pas mesuré qu’elle ressemble à la souffrance des forçats attachés à leur chaîne.

De fait, il fut un temps où étaient sans cesse évoqué dans les années 1960 des sigles trompeurs. Pour l’ouvrier qualifié et l’OHQ, l’ouvrier hautement qualifié, voilà qui était clair mais s’agissant de l’Ouvrier spécialisé, l’OS, il fallait comprendre celui qui n’avait aucune qualification et se trouvait donc lié à un travail précis et répétitif sur une machine. L’OS a presque disparu en tant que fonction grâce aux machines-outils : c’est heureux. C’est surtout à son propos qu’on évoquait avec tristesse la condition et la classe, ouvrières, les mouvements ouvriers, la jeunesse ouvrière, les cités ouvrières. Zola en fut un des premiers peintres dans ses romans. On n’oubliera pas aussi tout de même de belles connotations du mot, quand on évoque un premier ouvrier de France. Enfin du côté de l’adjectif, signalons les abeilles ouvrières, sans oublier la cheville ouvrière, c’est-à-dire la forte cheville qui joignait l’avant train avec le corps d’une voiture à cheval. Et au sens figuré, quelqu’un d’essentiel dans une entreprise, dans une affaire.  Eh bien c’est ce qu’on retiendra : l’ouvrier au sens le plus noble du terme.
 

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