2019 aura été marqué à la fois par de vastes mouvements populaires et une forte aspiration à la liberté, tout comme un renforcement du populisme et de l’autoritarisme sur de nombreux points du globe. Des mouvements qui ne sont peut-être pas si contradictoires. Pour évoquer le monde en 2020, le magazine Alternatives Economiques vient de publier un hors-série consacré justement à ce sujet. Un numéro qui traite de crises connues, et d’autres moins, plus oubliées, plus silencieuses, mais non moins importantes.
Avec la mort vendredi dernier du général iranien Qassem Soleimani en Irak, suite à une attaque de drones américains, l’année 2020 s’est lancée de manière bien instable. "On a un facteur d’instabilité important, qui est le comportement erratique de Donald Trump. Il fait de la politique étrangère en regardant uniquement la politique intérieure. Donald Trump pense d’abord à ses électeurs, et encore plus cette année. Il va être soumis au vote de ses citoyens. Une grande partie de ses actes en politique étrangère est de satisfaire son électorat, de montrer qu’il a rempli ses promesses" explique le journaliste.
Cette nuit, l’Iran a bombardé deux bases américaines en Irak. Sur les réseaux sociaux, s’agit déjà le spectre d’une troisième guerre mondiale. "Je ne crois pas au concept de guerre mondiale. Les guerres mondiales qu’on a subies jusqu’ici sont des guerres de puissances moyennes. Là, on est dans une autre configuration : une hyper-puissance face à un pays qui n’est pas extrêmement fort. Je ne crois pas que d’autres pays se joindraient à l’Iran" ajoute Yann Mens, qui précise, concernant cette nouvelle escalade, que tout dépend maintenant du nombre officiel de morts dans les bases américaines.
Il y a le cas Donald Trump. Il y a Jair Bolsonaro. Il y a Recep Tayip Erdogan en Turquie. Le monde ne peut plus ne pas voir la vague populiste qui s’étend. "Le populisme est cette idée qu’il y a un peuple en opposition à des élites. Que ce peuple est bon, généreux, porté à la justice alors que les élites sont corrompues, et que tout cela peut se régler en trouvant un homme fort, puissant. Mais ce n’est pas le seul ressort des hommes forts au pouvoir aujourd’hui. Tous ces hommes forts ne sont pas forcément soutenus par la population" analyse Yann Mens.
En 2020, les sujets d’attention dans le monde seront nombreux. Mais Yann Mens porte son regard sur un point en particulier. "Le Soudan. On a là un pays qui a fait quelque chose qu’on ne penserait pas qu’il ferait : renverser un régime tyrannique en place depuis presque 30 ans. Avec l’aide d’une partie de l’armée, et de certaines milices. Maintenant on a un dialogue compliqué entre des militaires et des miliciens. On ne sait pas comment va basculer le Soudan. Cela sera l’un des points importants de 2020" conclut le journaliste.
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