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Investiture de Donald Trump : l’opposition au nouveau président ne faiblit pas

Un article rédigé par Aliénor Vinçotte - RCF,  - Modifié le 23 janvier 2017
Aujourd’hui, vendredi 20 janvier à midi, Donald Trump deviendra le 45ème président des Etats-Unis. Mais un peu partout, des rassemblements d’opposition au nouveau président sont organisés.

Nombreux sont les opposants à manifester leur désaccord avec les idées du président nouvellement élu : des féministes, les partisans du contrôle des armes à feu, les défenseurs des droits des sans-papiers, des droits civiques, les écologistes, les syndicalistes. Mais aussi des célébrités comme Michael Moore, Katy Perry, Scarlett Johnson, Juliane Moore, Alec Baldwin, Robert de Niro et des ONG tels qu’Amnesty International qui se rassemblent pour s’opposer au nouveau locataire de la Maison Blanche.

Le 8 novembre 2016, Donald Trump avait pu gagner l’élection présidentielle face à Hillary Clinton. Les deux millions de voix supplémentaires emportées par cette dernière n’ont pas suffit face au nombre de grands électeurs majoritairement en faveur du candidat républicain. Cette situation a laissé un fort sentiment d’injustice parmi les Américains et a pour conséquence une grande mobilisation de la part de ces derniers. 

L’élection du candidat républicain vue comme une "défaite du féminisme"

Comme l’explique par ailleurs le réalisateur Michael Moore, les Etats-Unis demeurent, selon lui, "un pays où la majorité des gens partagent une vision "progressiste" de la société". Il ne s’agit pas de retourner en arrière mais de lutter contre le changement climatique, pour le droit des femmes à être payées autant que les hommes, contre l’endettement à cause du financement des études, pour un salaire minimum et en faveur d’une couverture sociale pour chaque individu. C’est un combat qui ne fait que commencer alors que Donald Trump a affiché son opposition à l’avortement et son intention de couper les fonds publics pour le planning familial. Comme l’a indiqué le New York Times, la victoire du Républicain est apparue comme une "défaite pour le féminisme". Une grande majorité d’Américaines s’inquiètent donc de le voir à la tête des Etats-Unis et se posent des questions sur l’après-investiture. 54% des femmes avaient voté pour Hillary Clinton contre 42% d’hommes, l’écart de vote entre les deux sexes le plus important depuis 1996. 

Multiplication des manifestations d’opposition au nouveau président

Résultat : des manifestations de résistance fleurissent un peu partout aux Etats-Unis, et même à l’étranger. Cette résistance a commencé avec une marche organisée le 14 janvier par le révérend Al Sharpton, connu pour son engagement en faveur des droits civiques aux Etats-Unis. Hier encore, jeudi 19 janvier, des milliers de personnes ont manifesté contre Donald Trump à New York dont quelques stars, de Niro à Cher, en passant par Michael Moore ou Alec Baldwin. Dans une atmosphère détendue et festive, Robert de Niro a lancé à la foule depuis une tribune : "Quoi qu’il arrive, nous Américains, nous New-Yorkais, nous patriotes, resterons unis pour nos droits et pour les droits de nos concitoyens". Alec Baldwin s’est fait remarquer ces dernières semaines par ses performances d’imitation du président américain dans l’émission télévisée Saturday Night Live. Le maire démocrate de New York, Bill de Blasio, était aussi présent. Il a exhorté la foule en disant que l’investiture de "demain n’est pas la fin, c’est un début (…) nous allons nous battre ensemble". 

La Women’s March contre Donald Trump

Pour l’analyste politique, Sam Abrams, professeur au Sarah Lawrence College de New York, la ville pourrait devenir l’un des principaux centres d’opposition au nouveau président américain. New York avait en effet voté à 80% en faveur d’Hillary Clinton. La mobilisation se poursuit à Washington, samedi 21 janvier, au lendemain de l’investiture du président au Capitole. Organisée à l’initiative de Teresa Shook, avocate retraitée à Hawaï, cette grande manifestation prévue, baptisée Women’s March (la Marche des femmes), prévoit de rassembler plus de 217 000 personnes, d’après la page Facebook de l’organisation. De nombreux groupes féministes et progressistes ainsi que plusieurs stars comme Scarlett Johnson et Amy Schumer sont attendus. Les organisatrices comptent "envoyer un message clair au nouveau gouvernement", à savoir que le droit des femmes fait partie du droit des hommes. Elles insistent également sur le fait que cette marche est ouverte à tout le monde, les hommes y compris. Le même jour seront organisés 300 autres "marches sœurs" dans d’autres villes du pays comme New York, Los Angeles, Seattle, et même au-delà comme à Paris, Montpellier ou Poitiers. 

Une investiture impopulaire

Alors que Donald Trump s’apprête à prêter serment vendredi 20 janvier à midi (18 heures à l’heure de Paris), un collectif appelé Disrupt J20 (Désorganiser le 20 Janvier) appelle à paralyser les douze barrages de sécurité établis au Capitole. Ainsi que la Pennsylvania Avenue où le cortège présidentielle passera. Le collectif prévoit aussi de perturber les bals donnés traditionnellement à Washington le soir de l’investiture présidentielle. Ils ne sont pas les seuls à vouloir en quelque sorte boycotter la cérémonie puisque nombreuses sont les stars à avoir refusé de chanter l’hymne national lors de l’investiture. Parmi elles, le ténor italien Andrea Bocelli (notamment sous la pression de fans), Rebecca Fergusson, l’artiste électro Moby, Jennifer Holliday. Finalement, c’est Jackie Evancho, jeune chanteuse de 16 ans révélée lors de l’émission America’s Got Talent, encore inconnue au niveau international, qui chantera lors de la cérémonie. 

Pour cette investiture, le département à la Sécurité Intérieure américain attend un chiffre de 800 000 à 900 000 personnes dans les rues de Washington, soit deux fois moins de personnes attendues qu’Obama (1,5 million de personnes). 

 

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