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Handicapé et bénévole, c'est possible

RCF,  - Modifié le 8 septembre 2020
On appelle souvent les bénévoles à s’engager auprès de personnes handicapées. On a moins le réflexe d’appeler les personnes en situation de handicap à s’engager dans le bénévolat.

« Ce ne sont pas des volontaires qui prennent plus de temps ou d’énergie que n’importe quel volontaire ! ». Chloé, qui témoigne ainsi est tutrice de jeunes en situation de handicap qui sont volontaire en service civique. Il y a 400 000 jeunes en service civique en France, et seulement 1,5% d’entre eux sont en situation de handicap. Très peu donc ! Ce pourcentage devrait augmenter maintenant que l’agence de service civique a décidé de développer le volontariat des personnes handicapées. Tant mieux, car les bénéfices sont multiples de part et d’autre. Les jeunes handicapés créent des liens, développent des compétences et s’insèrent ainsi dans la vie active. Ils travaillent dans des associations qui souvent n’ont aucun lien avec le handicap : protection de l’environnement, lutte contre l’exclusion, soins animaliers...

Chacun peut alors découvrir alors les talents de ces personnes en situation de handicap qu’elles n’auraient pas imaginés. Travailler ensemble pendant plusieurs mois est la meilleure des façons de créer des liens et de changer de regard sur la personne handicapée. On constate la même sous-représentation des personnes handicapées dans les associations qui font appel au bénévolat. Vous l’avez dit, on imagine toujours le bénévolat en faveur des personnes handicapées, et les propositions en la matière sont légion : visites, vacances, sorties, … Mais les personnes handicapées elles-mêmes sont peu nombreuses à devenir bénévoles. C’est ce qu’a révélé une étude menée en 2016 par France bénévolat. Les freins sont multiples évidemment. Le regard que l’on porte sur elles bien sûr ! Mais il y en a un qui vient des personnes handicapées elles-mêmes : à force d’entendre qu’elles sont déficientes, incapables parfois, elles ne s’imaginent pas pouvoir être utiles. Alors, elles restent trop souvent chez elles, sans lien social, parfois sans activité aucune, et ne pensent pas à se proposer. Alors qu’elles ont, comme tout un chacun, besoin d’apporter leur contribution à la société. Quel que soit leur handicap, elles ont des capacités à partager dans tous les domaines : administratifs, gouvernance, tâches pratiques, relationnel ...

Alors à nous, associations, mouvements, services, d’aller à leur rencontre, pas seulement pour leur donner quelque chose, mais pour leur proposer de rejoindre nos actions et d’y prendre part. On découvrira, comme en témoigne un responsable associatif, qu’elles ont « de l’or entre les mains, plein d’idées dans la tête, et un cœur à partager »

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