Halles

Les halles : aucune ambiguïté sur ce mot, même sans majuscules. C’est bien au départ plusieurs halles, même si au tout départ il n’y avait qu’un l. Et c’est un mot attesté en langue française en 1213, au singulier avec d’emblée le même sens qu’aujourd’hui, entendons un vaste emplacement couvert où se tient un marché. En vérité, c’est rapidement qu’on est passé au pluriel, dès 1260 et qu’on a retenu pour Paris ledit pluriel « Les » Halles avec  aujourd’hui le « Trou des Halles ».

Eh bien signalons tout d’abord que le mot est né de la langue des Francs, langue germanique, et du mot initial halla. D’un côté est issue de cette source la halle en langue française au début du XIIIe siècle, et de l’autre, en anglais, le hall. Et ce mot anglais, le « hall », assimilé à une grande salle servant d’entrée à un édifice, n’a pénétré en français qu’en 1672. Et vinrent rapidement les halls d’hôtels puis, au XIXe siècle, les halls de gare. Dans ces halls cependant, on séjourne, mais on ne commerce pas.

En revanche, les halles de Paris prennent leur source au XIIe siècle avec la volonté du roi Louis VI d’offrir à Paris un marché destiné à l’alimentation qui soit digne de ce nom. Une fois l’emplacement créé, on décida utilement de les recouvrir. De fait, quand on évoque les Halles de Paris, on a en mémoire celles construites sous Napoléon III par l’architecte Baltard, alliant la fonte, le verre et le fer, matériaux alors novateurs  et ce sont dix pavillons qui furent ainsi réalisés entre 1852 et 1870. Il faut se souvenir que l’on est alors très impressionné par ces nouveaux bâtiments, au point que Verlaine évoque à leur égard les « dentelles de Vulcain ». Belle image !

En 1972, le marché d’approvisionnement parisien s’installait à 7 km de Paris dans le Val-de-Marne à Rungis, et aujourd’hui, on dit tout simplement aller à Rungis, même si la véritable formule serait le Marché d’intérêt national – ou international - de Rungis. Et c’est le plus grand marché de produits agricoles au monde. Mais avant même ce marché, Rungis, presque inconnu était pourtant déjà à la pointe du modernisme. C’est la première commune de France à avoir élue un femme maire, à la Libération : Berthe Alphonsine Grelinger. Bravo aux Ringissois !