Vendredi dernier, le 21 septembre, on fêtait la Journée internationale de la Paix. A l’initiative des Nations Unies, tous les pays du monde étaient invités à négocier un cessez-le feu, dans les zones de combat. Un cessez-le feu Un peu utopique, oui, car la guerre est encore là. Elle est même toute proche. Je pense à Belfast, à environ deux heures d’ici.
A Belfast la situation n'est pas réellement apaisée. Dns la ville, en plein milieu des rues et des quartiers, se dressent toujours des murs pour séparer catholiques et protestants. Pourtant, la paix est bien l’une des plus grandes victoires de l’Europe. Sa plus belle conquête. Son indéniable réussite. Même si elle reste aussi et encore une utopie.
La paix est à la fois une réalité et une utopie. Car, comme le dit Paul Ricoeur, le philosophe préféré de notre Président, la fonction d’une utopie est de nous aider à toujours imaginer une autre société, une autre manière de vivre et d’agir. L’Europe repose bel et bien sur l’utopie d’un autre monde possible – un monde entièrement pacifié, réconcilié et unifié. Et qu’on le veuille ou non, l’Europe a réussi, pour une large part, à faire de cette utopie une réalité. A faire de ce rêve d’une humanité apaisée un programme politique. Et, pour cette raison-là, nous sommes tous des Européens convaincus. Car nous sommes tous redevables à l’Europe de cette ambition et de ses réussites.
Qu’on ne croit pas en l’Europe, qu’on la critique, qu’on la refuse, et même qu’on la quitte, cette vérité demeure. L’Europe a su mettre fin à la guerre et faire taire les armes. Comme le déclarait Victor Hugo, devant le Congrès de la Paix à Lausanne, il y a plus d’un siècle, l’Europe est « le commencement de l’avenir », le lieu de la seule conquête qui vaille : celle de la paix.
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