"Accroître la mobilisation au profit de la force conjointe du G5 Sahel". Tel est l’objectif d’Emmanuel Macron. Le président de la République va recevoir mercredi 13 décembre à la Celle Saint-Cloud dans les Yvelines, ses homologues du G5 Sahel. Ibrahim Boubacar Keïta, le président du Mali, Mohamed Ould Abdelaziz, le président de Mauritanie, Mahamadou Issoufou, le président du Niger, Roch Marc Christian Kaboré, le président du Burkina Faso et Idriss Déby, le président du Tchad.
Ce premier tour de table sera ensuite élargi à d'autres partenaires de la force conjointe, dont Angela Merkel, Paolo Gentiloni, Charles Michel, l'Onu, l'Union africaine et l'Union européenne. Emmanuel Macron va tenter de donner un coup d'accélérateur à cette initiative qui peine toujours à convaincre malgré "l'urgence" sécuritaire sur le terrain.
Depuis quelques mois, l'activité des groupes terroristes n'a pas diminué dans la région des trois frontières, le Mali, le Burkina Faso et le Niger. C'est même tout l'inverse. Les armées respectives de ces Etats continuent à subir des pertes importantes, en dépit de l'intervention militaire française.
Sur le terrain, la force transfrontalière du G5 Sahel a débuté ses opérations. Le coût de cette est estimé à 423 millions d'euros. A l'heure actuelle, l'Union européenne a promis 50 millions d'euros, la France s'est engagée sur huit millions d'euros, à travers un aide logistique notamment, chacun des cinq pays fondateurs ont avancé 10 millions d'euros, et les Etats-Unis ont quant à eux promis une aide bilatérale de 60 millions de dollars.
Pour Serge Michaïlof, l'Union Européenne doit investir davantage. Ce chercheur associé à l'Iris, spécialiste des pays fragiles et des problèmes de reconstruction, conseiller régulier des gouvernements, estime en effet que "quand on compare les 50 millions d’euros avec les 2,5 milliards que coûtent actuellement les dépenses de sécurité de ces pays, on voit bien que le compte n’y est pas. Il y a un gros travail de persuasion et d’explication. Le Sahel c’est grand comme l’Europe occidentale. La sécurité dans cette zone, c’est un bien public régional. Il faut mutualiser les coûts et il faut que l’Union européenne mette la main à la poche".
Il conclut en rappelant que "la situation devient très inquiétante au Mali où l’insécurité se développe non seulement dans le Nord où c’est totalement ingérable mais également dans le centre du pays, très peuplé. On a un effondrement de l’appareil d’Etat malien. Il est très important d’arriver à consolider l’armée et la gendarmerie malienne, ainsi que toute l’administration territoriale" Des objectifs qui demandent donc des financements, mais également de la volonté politique. Ce qui semble singulièrement manquer à l'heure actuelle.
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