Fret ferroviaire : la Bretagne veut multiplier par six le trafic d'ici 2050

L'objectif est ambitieux : multiplier par six la part du fret ferroviaire en Bretagne d'ici 2050. Mais la région part de très loin. 1.2 million de tonnes de marchandises sont transportées chaque année en Bretagne via le réseau ferroviaire. Une goutte d'eau qui représente 1.4% des marchandises transportées dans la région, très loin des 9% de la moyenne nationale et des 19% au niveau européen.

L'usage des camions est plus avantageux

"La Bretagne a un temps de retard né de la disponibilité, de la souplesse du transport par camion qui est avantageux aujourd'hui. Vous avez des sites industriels un peu partout en Bretagne mais ça ne va pas dans le sens de lignes ferroviaires fortes", justifie Loïc Hénaff, conseiller régional délégué à la relocalisation, au fret et à la logistique.

Il y a aussi l'organisation du transport qui pose problème. Selon l'élu, les acteurs économiques ne savent pas forcément vers qui se tourner pour sauter le pas et opter pour le fret ferroviaire.

Remettre en état et adapter le rail breton

L'état des infrastructures bretonnes explique aussi en partie le faible recours au rail pour le transport de marchandise.

Dès cette année, l'Etat, la Région et SNCF Réseau vont engager des travaux à hauteur de 64 millions d'euros, financés dans le cadre du contrat de plan Etat-Région 2023/2027. D'abord pour remettre en état des lignes comme celles reliant Auray/St-Gérand et Vitré/Gérard. Mais aussi pour recréer un maillage notamment vers le littoral : " C'est aussi raccorder les ports de Brest et de Lorient. Aujourd'hui, ils ne sont pas raccordés par le ferroviaire, ce sera fait dans les trois ans."

Intéresser de nouvelles filières au fret ferroviaire

Très modeste actuellement en Bretagne, le transport de marchandises par le rail est également peu diversifié. C'est en grande majorité aujourd'hui l'agroalimentaire qui l'utilise, notamment pour le transport de céréales destinées à l'alimentation animale entre la Bretagne et le Centre Val de Loire.

Demain, le conseil régional espère développer le trafic ferroviaire pour de nouveaux secteurs. "Il y a un enjeu à l'ouvrir à de nouvelles filières [...]. Tous les produits peuvent monter sur le rail. La gouvernance que l'on va mettre en place dans les prochaines années va nous permettre d'identifier ces filières."

Si l'objectif est atteint, la circulation de 90 000 à 200 000 poids-lourds pourrait être évitée chaque année en Bretagne.