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Faible mobilisation des enseignants contre la réforme du collège

Un article rédigé par Blaise Fayolle - RCF,  - Modifié le 8 septembre 2016
La grève contre la réforme du collège n'a pas été très suivie jeudi 8 septembre. Moins de 5% des enseignants ont participé selon le ministère. Quelques professeurs de lycée se sont mobilisés
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Selon les chiffres du ministère de l'Education, 4,6% des professeurs de collèges publics étaient en grève jeudi, pile une semaine après la rentrée. De leur coté, les syndicats, SNES-FSU, FO, Sud et CGT, qui ont appelé à la grève, faisaient état de près de 25%. La mobilisation semble donc faiblir. En mars dernier, ils étaient presque 10% à se joindre au mouvement selon le ministère. Les syndicats de professeurs critiquent la suppression des classes bi-langues, la difficulté de mettre en place les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires, mais aussi la réduction du temps scolaire. Des professeurs de lycée se sont joints au mouvement. Ils protestent contre les classes surchargées. 

Un mois de cours en moins

La colère des enseignants contre la réforme du collège semble s'essouffler. Le texte prévoit notamment de nouveaux cours mêlant plusieurs matières, les fameux Enseignements pratiques interdisciplinaires, les EPI. Elle généralise aussi l'accompagnement personnalisé des élèves, avance d'un an l’apprentissage des langues vivantes et supprime une partie des classes bi-langues ainsi que les options de latin et de grec. Les deux dernières mesures particulièrement avaient suscité une levée de bouclier.

Un autre élément de la réforme, la réduction du temps scolaire, n'est que très peu débattu. Pourtant désormais un collégien de 4ème ou de 3ème ne suivra pas plus de 26 heures de cours, alors qu'il en avait 28 et demi auparavant, soit un mois de cours en moins. Pour Laurent Tramoni, professeur de mathématiques et​ secrétaire académique du SNES-FSU à Marseille, la réduction du temps scolaire constitue le problème le plus sensible de cette réforme. 

"Tout le monde ne peut pas financer des activités à ses enfants"

"L'allègement des cours est un souci louable" commence Laurence Tramoni. Mais selon lui, il constitue surtout un souci de confort de milieux sociaux aisés ou des classes moyennes supérieures qui peuvent s'occuper de leur enfant et financer des activités culturelles, sportives ou artistiques. "Hélas, tout le monde ne le peut pas", déplore le professeur. Il ajoute : "Nous pensons que nos jeunes, quand ils ne sont pas à l'école, sont livrés à eux même. On les retrouve sur les écrans, sur les réseaux sociaux à lire des thèses du complot. On les retrouve dans la rue, où ils sont des proies faciles pour l'économie parallèle, les différents réseaux, les différents trafics. Pour Laurent Tramoni, "la place des jeunes dans cette société très complexe et difficile, la place de nos jeunes est à l'école, au collège et au lycée".

L'intervention complète de Laurent Tramoni

Des propos recueillis par Maud de Bourqueney, de Dialogue RCF à Marseille.

Inquiétude des professeurs de lycée

Quelques enseignants de Lycée se sont montrés solidaires avec le mouvement de grève. Elise Moreau de RCF Lyon a rencontré Rindala Younès, professeur de français au lycée La Martinière-Diderot de Lyon et membre du SNES. Elle a fait grève jeudi pour protester contre les mauvaises conditions de cette rentrée, en particulier les classes surchargées.

Les professeurs de lycée  se montrent aussi inquiets concernant la fin du redoublement au lycée et la possibilité pour les redoublants d'étaler leur bac sur cinq ans tout en gardant leurs notes.

 

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