Éoliennes : « L’implantation ne doit pas se faire contre l’avis des élus locaux »
Trois questions à Véronique Louwagie. La députée Les Républicains (LR) de l'Orne est favorable à la prise en compte de l'avis des élus dans l'implantation des projets éoliens. Dans le cadre du projet de loi sur les énergies renouvelables, les députés LR défendent un droit de veto des maires pour s'opposer à l'implantation d'éoliennes.
Êtes-vous favorable au droit de veto pour que les maires puissent s’opposer aux projets éoliens ?
J’ai besoin de temps pour me faire un avis. Le projet de loi sur les énergies renouvelables est examiné en commission cette semaine et débattu en séance publique le 5 décembre. La question d’accorder un droit de veto aux élus locaux pour s’opposer à ces implantations se pose dans un contexte de crispation autours des éoliennes. Il y a un manque d’adhésion social sur ces projets. Néanmoins, je pense qu’il faudrait que les décisions d’implantation d’éoliennes ne se fassent pas contre l’avis des élus locaux. Si on sollicite l’avis des maires, il n’est pas possible d’avoir une décision contraire à leur avis. Les maires sont des citoyens responsables, ils ne feront pas de zèle en voulant bloquer sans raison tous les projets.
Dans l’Orne où pourraient être implantées des éoliennes ?
Il est difficile d’implanter des éoliennes dans les territoires où les maisons sont très dispersées comme dans le Perche. Il faut implanter loin des habitations. Il faut augmenter la distance entre les éoliennes et les habitations. Aujourd’hui, la loi impose aux parc d’être implantés à plus de 500 mètres des habitations. Mais les nuisances sonores causées par des pales plus récentes posent problème. Les Républicains ont proposé plusieurs fois de rallonger la distance : 1 000 à 1 800 mètres des habitations en fonction de la taille des éoliennes.
Les citoyens ne pourraient-ils pas faire pression sur les maires pour qu'il s'opposent aux projets éoliens ?
Depuis quelques années, la situation a changé. Les promoteurs d’éoliennes démarchaient des élus qui étaient intéressé pour un aspect financier. Mais leurs citoyens étaient très réticents à ces implantations. Aujourd’hui, les élus sont beaucoup plus frileux. Le maire est le premier élu sollicité par les citoyens. Il est inacceptable qu’une décision soit contraire à l’avis des élus locaux. Peut-on admettre en démocratie que l’avis des élus ne soit pas pris en compte ?
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