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[Enquête] Vous allez changer d'avis sur les cathos
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[Enquête] Vous allez changer d'avis sur les cathos

RCF,  -  Modifié le 24 juin 2021
Le Temps de le dire [Enquête] Vous allez changer d'avis sur les cathos
RCF s'associe à Pèlerin pour vous donner les résultats d'une grande enquête sur les catholiques en France: bien plus hétéroclite qu'on ne le dit. On en parle avec Stéphanie Gallet.
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Qui sont vraiment les catholiques de France? RCF s'associe au magazine Pèlerin pour vous présenter une grande enquête sur les catholiques de notre pays. La nouveauté de cette étude, c’est qu’elle propose un nouvel outil d’analyse: les "catholiques engagés". Une notion qui regroupe les pratiquants hebdomadaires, ceux qui vont à la messe une fois par mois, ceux qui y vont dans le cadre de mouvements dont ils font partie, ceux qui assistent à la messe lors des grandes fêtes (Noël, Pâques ou la Toussaint) ou encore ceux vont à l'église à l'occasion d'un baptême, d'un mariage ou de funérailles. Il faut ajouter à ceux-là ceux qui affirment avoir ou avoir eu un engagement au nom de leur foi. Ces catholiques engagés représentent 23,5% de la population française.
 

Le courant catholique en France est "un univers très complexe."

 

Les cathos, bien plus divers qu'on les dit

Jusqu'à présent quand on décrivait le catholicisme, on sortait deux chiffres:
- Les catholiques pratiquants, qui vont à la messe une fois par semaine à une fois par mois = autour de 5% ;
- Les personnes se déclarant catholiques = 53%.

En 2014, Yann Raison du Cleuziou publiait les résultats d'une grande enquête "Qui sont les cathos aujourd'hui?" (éd. DDB). Sollicité par Pèlerin et La Croix, il commente les résultats de l'étude qui vient de paraître. Une étude quantitative, qui permet de chiffrer les sensibilités à l'intérieur du courant catholique. Pour le sociologue, le courant catholique en France est "un univers très complexe." Il a observé un "foisonnement" bien éloigné de ce que l'on réduit à du conservatisme ou au vote Fillon.
 

Les catholiques votent moins FN que la moyenne nationale.

 

Le réveil identitaire artificiel

"Le cliché de l'identitaire de droite est quelque chose de très artificiel." Pour étudier ce fameux réveil identitaire dont on parle tant dans les médias, on peut se pencher sur le vote FN. "On pourrait considérer que c'est un bon indicateur d'une posture identitaire", propose en effet le sociologue. Il se trouve qu'au premier tour des régionales de 2015, le FN concerne 18% des "catholiques engagés". Ce qui montre que les catholiques votent moins FN que la moyenne nationale.

Autre angle d'étude, l'accueil des migrants. 49% des "catholiques engagés" sont en faveur d'un accueil inconditonnel des migrants. Mais 37% considèrent qu'ils sont potentiellement une menace pour l'Europe. L'accueil des migrants est une question clivante, à gauche comme à droite.
 

"A gauche, il y a des catholiques qui sont sur des positions assez progressistes mais qui s'inquiètent de la venue de migrants musulmans, parce que, potentiellement, selon eux, ils pourraient être le vecteur d'une remise en cause de certains acquis progressistes des sociétés européennes: la place des femmes, la laïcité, par exemple."
Yann Raison du Cleuziou

 

La messe en latin ne fait plus débat

7% des "catholique engagés" considèrent que la messe en latin est leur messe préférée. 33% n'ont rien contre. Ils ne sont que 27% à se montrer hostiles à la messe en latin. "Quelque chose d'assez neuf", note le sociologue. Ce qui fait dire à Maryvonne Buss que "les grands débats de l'époque du concile [Vatican II] se sont fortement atténués".
 

L'image du pape François mitigée

C'est l'une des surprises de l'enquête. Vue l'aura sur le plan international du chef de l'Eglise catholique, on aurait pu croire que les catholiques le plébisciteraient. Or, ils ne sont que 47% à se dire d'accord avec le pape François. 28% trouvent qu'il ne va pas assez loin. Et 24% se disent pas toujours d'accord avec lui.

Pas d'hostilité franche à l'égard du pape, mais un certain recul ou des interrogations. Ses propos sur l'accueil des migrants suscitent notamment une certaine défiance chez ceux qui perçoivent l'arrivée des migrants comme une menace. Les "catholiques engagés" les plus conservateurs, que l'on a vu l'exprimer par exemple lors de la Manif pour tous, portent "un regard un petit peu critique à l'égard du pape", et ses positions religieuses sur les divorcés-remariés.

 

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le Temps de le dire

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