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En Eglise, se former à la maladie psychique

RCF,  - Modifié le 8 septembre 2020
Le 11 février, c’est la journée mondiale des malades. Des malades du corps, mais aussi ceux atteints de maladie mentale, ils ont besoin que l’Eglise prenne soin de leur vie spirituelle !

« Quand je ne suis pas bien, je ne suis que prière, de manière automatique - raconte Rosalie. Elle est bipolaire - Je récite des bribes de Je vous salue Marie... J’aime bien la prière de Job, ce cri de désespoir. À l’inverse, dit-elle - dans mes phases maniaques, la place de Dieu devient accessoire. Et entre les deux, j’essaie de rendre grâce… ».

Rosalie témoigne ainsi sur le site Lacroix.com. Elle explique comment sa relation à Dieu suit les hauts et les bas que sa maladie lui fait vivre. Ce n’est pas facile de discerner ce qui est de l’ordre du découragement spirituel ou de la dépression pathologique ! Alors elle a vraiment besoin d’un accompagnement spirituel, pour faire le tri et avancer. Cet accompagnement est difficile à trouver. Plus d’une fois, elle a senti le prêtre auquel elle s’adressait complètement perdu devant son chaos intérieur.

On l’imagine, la maladie psychique impacte la vie spirituelle des personnes malades. Les proches sont souvent déroutés. Ils deviennent vite méfiants devant une religiosité qui peut être parfois exacerbée.

Est-ce la maladie qui parle dans ce qui semble parfois si incohérent ou excessif ? Ou est-ce la personne ? Du coup, les personnes malades se sentent souvent mal accueillis en Eglise – c’est le cas de Rosalie. Et puis certains malades ont tellement peur du délire mystique, qu’ils ont déjà vécu, qu’ils s’en préservent en se fermant à toute vie spirituelle.

Pourtant la maladie peut ouvrir un chemin direct vers Dieu. « La première personne que j’ai confessée était dans un stade délirant continu - raconte le Père Stéphane Joubert, aumônier en hôpital psychiatrique- mais, quand la confession a commencé, il a eu des paroles très justes et lumineuses. Puis il est reparti dans son délire… Cela m’a fait comprendre que derrière la personne qui délire, il existe quelqu’un qui cherche à donner un sens à sa vie ». Le père Stéphane souligne que la grande sensibilité engendrée par la maladie ouvre à une intériorité qui permet -je cite- « de saisir le cœur de l’Évangile, là où Dieu nous touche, même dans cet envahissement des idées noires et des hallucinations ».

Alors, comment être mieux accueillants pour ces personnes qui souffrent ?

 
Se former ! Il importe qu’en Eglise nous nous formions à l’accueil et à l’accompagnement des personnes malades psychiques. Que du fait de notre peur ou notre incompétence, elles ne soient pas frappées d’une sorte de double peine : envahies par la maladie, et en plus coupées d’une authentique vie spirituelle ! Elles ont plus que tout autre soif de devenir l’ami de Celui qui a choisi ce que le monde considère comme fou pour confondre les sages !
 

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