Electricité : Les efforts des citoyens ont payé
RTE, le Réseau de Transport de l'Electricité dévoilait son bilan régional, jeudi, depuis Chambéry. Malgré une année 2022 "très compliquée", les coupures de courant tant annoncées n'ont finalement pas eu lieu, une victoire qui vient récompenser les efforts des habitants.
Une crise historique de l'énergie
Si cet hiver sans coupure est un soulagement, c'est que la situation était très alarmante à l'entrée de l'hiver. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l'approvisionnement en gaz était devenu compliqué et en France les réacteurs nucléaires accumulaient les arrêts pour révision ou réparation.
A cela, s'ajoutait la sécheresse qui avait empêché les turbines hydrauliques de tourner et les centrales, encore en marche, de refroidir leurs réacteurs.
L'hiver s'annonçait mal et nombreux étaient ceux qui avaient téléchargé l'application "Eco-Watt", craignant de recevoir la notification tant redoutée, celle d'une future coupure.
La sobriété comme solution
Les appels se sont donc multipliés dans les médias, les prises de parole des élus et sur les réseaux : il fallait serrer la ceinture. Un message entendu et suivi d'actions concrètes. Cet hiver, la consommation a chuté de 9% (2% sur l'année entière) et les coupures ont pu être évitées.
Pour les habitants, il s'agissait notamment de baisser le chauffage, décaler de quelques heures les lavages en machine ou de bien penser à éteindre la lumière. Des gestes imités également par les entreprises, les industries et les pouvoirs publics, bien plus consommateurs que les ménages du territoire. "Sans cela, il y aurait eu 12 jours de coupures probables dans l'hiver" affirme François Chaumont délégué RTE en Auvergne Rhône Alpes.
Autre coup de pouce de taille, l'import d'énergie depuis les pays voisins que sont l'Allemagne, la Grande Bretagne ou l'Espagne. Une "solidarité énergétique" qui a permis aux Français de ne pas passer l'hiver dans le noir et devrait prendre de l'ampleur dans les prochaines années. "L'idée, c'est de doubler la quantité de ces échanges en Europe pour qu'ils deviennent une vraie ressource pour les pays concernés" explique le délégué régional.
Nous allons rester très vigilants pour l'hiver 2023/2024
Et après ?
Si la France est venue à bout de cet hiver de tous les dangers, les prochains s'annoncent d'ores et déjà compliqués : le conflit en Ukraine perdure, les sécheresses se multiplient et le nucléaire français n'est toujours pas debout. "Nous allons rester très vigilants et nous nous donnons rendez-vous en septembre pour déterminer de quoi sera fait l'hiver 2023/2024" précise François Chaumont.
Il l'admet tant que le "nouveau nucléaire français" (6 EPR nouvelle génération livrés en 2035), n'est pas marche, des risques existent.
Des risques qui ne devraient pas totalement disparaître lors de la mise en service de ces EPR : la ressource en eau se fait de plus en plus rare dans le pays, tout en étant primordiale pour le fonctionnement du nucléaire.
Sans compter que les retards s'accumulent dans le secteur et l'EPR de Flamanville en est le symbole : le chantier devait se terminer en 2012 et s'élever à 3,3 milliards d'euros, mais la centrale sera mise en route en 2024 seulement, pour un montant final 13,2 milliards d'euros.
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