Accueil
Edition, éditeur
Partager

Edition, éditeur

RCF,  -  Modifié le 13 mai 2020
Donner, que de belles pensées autour de ce verbe, et que de belles expressions oubliées : donner de la gabatine ou encore s'en donner par les joues.
podcast image par défaut

Pas de surprise, Antoine, dans l’origine du verbe « donner » qui vient directement du mot « don », lui-même issu du latin donum avec, en vérité, déjà le même sens, le fait de donner et aussi le don en tant que présent, cadeau. Mais en revanche que de belles pensées autour de ce verbe « donner ».
 
Ce qui est très rare, le mot "donner" apparaît dans le premier texte écrit en langue française, les célèbres Serments de Strasbourg, datés de 842, avec donc le sens d’attribuer, d’octroyer. Un peu plus tard, en 1100, le verbe " donner " est aussi utilisé avec le sens d’attribuer un nom, et on est là aussi dans un grand texte de notre littérature, la Chanson de Roland. Existe aussi en parallèle le fait de faire des dons, et dès 1050 on trouve déjà le fait de « doner l’aumône ». En revanche il y a un mot qui a disparu et c’est presque dommage, on le situe au milieu du XIIIe siècle, quelqu’un pouvait être " donnant ", un " donnant", synonyme de "généreux ". En réalité, autour du verbe donner, ce sont des sens positifs qui l’emportent, même si « donner congé » date aussi de 1100. Le sens déplaisant, donner quelqu’un, c’est-à-dire en argot le dénoncer à la police, ne date que de 1829. Il y a eu aussi des expressions et des proverbes qui ne manquaient pas de charme. Par exemple, existait l’expression donner de la gabatine à quelqu’un, signifiant faire des promesses ambiguës et même en se moquant de la personne. En revanche, quel beau proverbe que celui-ci : Qui donne tôt, donne deux fois. On disait aussi s’en donner par les joues, en somme bien franchement, comme à cœur joie.

En effet, en partant d’ailleurs de Saint Luc déclarant qu’« il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ». J’aime beaucoup le vers de Victor Hugo, dans les Voix intérieures, en 1837. « Qui donne aux pauvres prête à Dieu ; Le bien qu’on fait parfume l’âme. » Bon évidemment, il faut aussi un peu d’humour. Et je pense à un mot de Samuel Becket dans je crois sa première pièce en français, en 1957 : Clov demandant : « À quoi je sers ?  et Hamm de répondre : À me donner la réplique » ! Eh bien même donner une réplique, c’est déjà un peu un don de soi. Tiens je vais donner à manger au hérisson dans le jardin.
 
 
 
 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don