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Edition du vendredi 9 novembre

Un article rédigé par Florence Gault - RCF,  - Modifié le 27 juin 2021
DécryptageEdition du vendredi 9 novembre
Au programme, le centenaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale, le référendum en Nouvelle-Calédonie, et les midterms aux Etats-Unis.
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Une semaine de commémorations pour la fin de la Grande Guerre

La signature du traité à Rethondes a mis fin à l’un des conflits les plus meurtriers du 20ème siècle, qui a fait près de 18 millions de victimes. Le 11 novembre 1918, la guerre s’achève sur un bilan terrible : plus de 17 millions de tués, militaires et civils confondus. La France, exsangue, célèbre tout de même sa victoire avec fierté. Un siècle plus tard, de nombreuses cérémonies de commémoration sont prévues en France. Chaque jour de la semaine jusqu'au 11 novembre, Emmanuel Macron a fait étape dans les lieux qui ont fait l'Histoire de cette guerre.

Son tour de France a débuté lundi à Morhange, théâtre d’une défaite cuisante de l'armée française : "la bataille des frontières". Mardi, après une étape à Verdun, Emmanuel Macron a annoncé l’entrée au Panthéon de l’écrivain Maurice Genevoix, blessé sur la colline tragique des Eparges en 1915. Il y consacre un récit saisissant dans son recueil intitulé "Ceux de 14". Elise Julien, maîtresse de conférences à Sciences Po Lille, membre du comité scientifique de la Mission du centenaire 14-18, dresse son portrait au micro de Florence Gault.

Lors de ce déplacement, Emmanuel Macron a rendu hommage aussi aux combattants étrangers. Le président français et son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keita, ont salué mardi à Reims la mémoire des 200.000 soldats africains ayant combattu dans l'armée française durant la Première Guerre mondiale. 30.000 d'entre eux ont trouvé la mort entre 1914 et 1918. Les deux hommes ont inauguré un "Monument aux héros de l'Armée noire".

Cette semaine de commémorations a donc pris une tournure diplomatique. Vendredi 9 novembre, la Première ministre britannique, Theresa May, s'est rendue dans la Somme avec Emmanuel Macron. Samedi c'est la chancelière allemande Angela Merkel qui sera à Rethondes, dans la clairière où à l’intérieur d’un wagon a été signée la fameuse capitulation à 5h15 du matin. Un moment qui s'annonce extrêmement solennel. D'autant plus que cette date du 11 novembre ne revêt, évidemment, pas du tout le même sens pour l'Allemagne. C'est ce qu'explique l'historien allemand Gerd Krumeich, il est le cofondateur de l'Historial de la Grande Guerre à Péronne dans la Somme.

Cette semaine va s'achever dimanche avec le forum de Paris pour la Paix. Emmanuel Macron s'est inspiré du modèle de la COP 21 pour faire du multilatéralisme une réponse aux guerres. Le forum va se tenir jusqu'à mardi et réunir donc des Etats mais aussi les acteurs de la société civile.

A l'occasion de ce centenaire, de nombreuses initiatives ont permis de retrouver des documents inédits. Illustration avec le projet "Corpus 14". Une équipe de chercheurs a recueilli des correspondances de poilus peu-lettrés, des archives rares et précieuses pour les historiens et linguistes. C'est la chercheuse Agnès Steuckardt, directrice du Laboratoire Praxilingue qui coordonne ce projet. Des lettres que vous pouvez découvrir sur le site corpus14.ortolang.fr.
 

La Nouvelle-Calédonie décide de rester dans la France

Dimanche dernier, c'est le "non" à l’indépendance qui l’a emporté en Nouvelle-Calédonie, à l’issue d'un référendum d’autodétermination. La victoire des anti-indépendantistes était attendue, mais la surprise est venue du score de leurs rivaux, qui vont pouvoir demander une nouvelle consultation.

Les néocalédoniens veulent rester au sein de la République française. Ils étaient invités le week-end dernier à se prononcer par référendum. Les indépendantistes kanaks ont massivement voté pour le oui. Le fort taux de participation au scrutin, au-dessus des 80%, leur a permis de faire le plein de voix, chez les jeunes notamment. Cette mobilisation massive des indépendantistes se traduit donc par une contre-performance des loyalistes, une déception pour les militants du non.

Le rapport de force sur les futurs référendums est désormais au cœur des enjeux. Car la question est désormais de savoir s'il y aura deux autres consultations sur l’indépendance, comme le prévoient les accords signés il y a 20 ans entre les deux camps. L'analyse d'Alain Christnacht, ancien haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie, auteur du préambule de l’accord de Nouméa.

Cette question a été au cœur des rencontres du Premier ministre qui s'est rendu à Nouméa lundi. Edouard Philippe a donc donné rendez-vous aux différents acteurs de la scène politique calédonienne pour une réunion en décembre prochain, afin de "tirer collectivement les premières conclusions" de ce référendum.

Un scrutin auquel Emmanuel Macron a réagi lors d'une allocution télévisée. Après avoir relevé la bonne tenue de la campagne électorale, le président s’est félicité de l’attachement de la majorité des habitants de Nouvelle-Calédonie à la République Française.
 

Midterms : à qui perd gagne 

Donald Trump va devoir cohabiter lors des deux dernières années de son mandat. Les démocrates ont pris le contrôle de la Chambre des représentants, tandis que les républicains renforcent leurs positions au Sénat, au terme des élections de mi-mandat. Avec une majorité désormais démocrate à la Chambre des représentants, les deux prochaines années s'annoncent difficiles pour Donald Trump. 

Le président américain va devoir cohabiter avec le Parti démocrate après la victoire du "camp bleu" à la Chambre des représentants. A l'issue du scrutin, Donald Trump bénéficie toutefois d'une majorité au Sénat. Décryptage d'une situation habituelle aux Etats-Unis avec John Mason, professeur de sciences politiques à l'université William Paterson.

Cette poussée démocrate aux élections de mi-mandat signifierait que le débat n’est sans doute pas clos entre deux visions d’un destin américain. Autre enseignement du scrutin, la participation est en hausse par rapport aux derniers Midterms, en 2014, preuve que Donald Trump clive les électeurs, qui se mobilisent fortement pour ou contre lui.

Un mot enfin du dossier chaud en ce moment aux Etats-Unis : l'immigration. L’administration Trump veut durcir les conditions de demandes d’asile aux Etats-Unis. Le gouvernement américain veut interdire aux clandestins entrés illégalement sur le territoire américain de déposer une demande d’asile politique.

 Jusqu’ici la loi américaine autorise tout clandestin à déposer une demande d’asile politique aux Etats Unis, qu’il y soit entré par un poste de douane officiel ou après avoir traversé illégalement la frontière. C’est cette loi de 1975 que Donald Trump veut modifier.

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