dossier du mardi 12 mars

En matière de personnes âgées, l’équation est complexe car la courbe démographique des personnes vieillissantes est exponentielle mais les moyens financiers et humains sont aujourd’hui clairement insuffisants. Il y a un peu plus d’un an, en janvier 2018, le personnel des EPHAD était d’ailleurs descendu dans les rues pour dénoncer des conditions de travail difficiles. Des conditions de travail dont les personnes âgées résidentes font directement les frais. Illustration avec un témoignage de l’une d’entre elles, à l’EHPAD de Lesneven, à 20km au nord de Brest.

Propos recueillis par Marion Watras de RCF Finistère. La situation des personnes âgées en établissement mais aussi à domicile est insatisfaisante, et il n’ y a pas que les résidents ou le personnel pour le constater. Les familles et l’ensemble des professionnels du secteurs sont critiques. Romain Gizolme est le directeur de l'association des directeurs au service des personnes âgées. Il espère que le projet de loi sur le grand âge annoncé pour cette année va permettre de remettre à plat un système de fonctionnement et de financement devenu aujourd’hui inadapté.

Un système de fonctionnement qui peut parfois entraîner des dérives. C’est qu’a voulu raconter le journaliste de France Inter, Frédéric Pommier dans un livre: "Suzanne" (éd. Equateurs littérature). C’est le titre de ce livre et c’est le prénom de sa grand mère. Aujourd’hui âgé de 95 ans, elle vit dans un EHPAD et la première structure dans laquelle elle a passé quelques mois reste un très mauvais souvenir.

Il ne faut bien sûr pas faire de ce cas une généralité. Ce sont des cas très graves mais isolés. Reste que malgré tout, le manque de moyens et de personnel peuvent conduire à malmener les résidents sans mauvaise intention au départ. Pour casser cette  mauvaise image des EHPAD, certains établissements tentent d’obtenir le label "humanitude".

Ce label est une philosophie du soin. Elle est fondée sur le respect de la dignité et de la bientraitance et elle vise à humaniser la relation soignants-résidents. Depuis 2012, elle est enseignée au personnel de certains EHPAD. Ils sont déjà 18 à avoir reçu ce label. Une centaine d’autres établissements est en cours de formation. C’est le cas de l’EHPAD de Mézières en Brenne, dans l’Indre. Son directeur Serge Barrat nous dit pourquoi il a fait ce choix.  

Propos recueillis par Hugo Sastre de RCF en Berry. La prise en compte du grand âge, que ce soit à domicile ou en établissement spécialisé, sera donc abordé pendant deux jours dans le cadre de ces assises nationales des EHPAD à la maison de la chimie. Au coeur de cette réflexion il y a la question des solutions alternatives.

Depuis plus de 70 ans, l’association Les Petits Frères des Pauvres lutte contre l’isolement et la solitude des personnes âgées. Elle défend même depuis longtemps les solutions alternatives d’habitat pour nos aînés. C’est le cas notamment à Beauvais. Les précisions d’ Armelle de Guibert, déléguée générale des Petits Frères des Pauvres.

Selon une étude des Petits Frères des pauvres, 900.000 personnes âgées souffrent d’isolement en France. Parmi elles, 300.000 sont en état de mort sociale, c’est-à-dire privées de liens et des plaisirs simples et essentiels de la vie. Pour l’association, il existe un remède efficace. Ce n'est ni un sérum ni une pilule, ce remède c'est vous, c’est nous. Les Petits Frères des Pauvres ont lancé une campagne de communication avec ce message fort : chacun d'entre nous peut améliorer le quotidien de nos aînés et leur redonner goût à la vie. Un message d’autant plus fort lorsque l’on sait que le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans dans le monde devrait plus que doubler d'ici à 2040, passant de 506 millions en 2008 à 1,3 milliard de personnes.