Donald Trump menace l'accord sur le nucléaire iranien
L’accord sur le nucléaire iranien a été signé en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances de la communauté internationale. Donald Trump le remet aujourd’hui en question.
Selon le président américain Donald Trump, l’Iran ne respecterait pas ses engagements. L’Agence internationale de l’Energie Atomique, assure quant à elle le contraire.
L’Iran souhaitait l’arme nucléaire pour plusieurs raisons. La guerre contre l’Irak, la puissance militaire israélienne ont été des motivations pour que l’Iran cherche à se doter d’une arme forte. On peut également comprendre ce choix comme une façon pour l’Iran de s’installer sur la scène internationale à la manière d’une puissance majeure.
Un traité pour garantir la paix
L’Iran, tout comme les pays autres que les Etats-Unis, France, Chine, Royaume-Uni et Russie, n’a pas le droit de se doter du nucléaire militaire (Traité de non-prolifération nucléaire de 1970). Il a fallu douze années de négociations et l’arrivée de Hassan Rohani au pouvoir pour que les négociations aboutissent, jusqu’à la signature du traité en 2015. Cet accord garantit le caractère exclusivement pacifique du nucléaire en Iran.
L’accord sur le nucléaire iranien comporte trois grands volets : la limitation du programme nucléaire iranien pendant dix ans, la levée des sanctions internationales, et un renforcement des contrôles.
Plus de 80% de la population iranienne étaient pour cet accord. Aujourd’hui, on serait autour de 60%. Ceci pour deux raisons, selon Amélie Chelly, spécialiste du monde iranien : « La question des accords ranime les discours néo conservateurs agressifs vis-à-vis de l’Iran. De plus, les Etats-Unis n’ont pas entièrement joué le jeu de retrait des sanctions. La population ne peut pas entièrement profiter des retombées de ces accords ».
Une remise en question du côté américain
Donald Trump s’est exprimé mardi devant l’Assemblée Générale de l’ONU. Ses mots envers l’Iran ont été très durs : « régime meurtrier », « dictature corrompue » soutenant le terrorisme… Le président des Etats-Unis pourrait ne pas « certifier » devant le Congrès américain, le 15 octobre, que Téhéran respecte ses engagements, ce qui conduirait au retour des sanctions envers l’Iran.
« Le président américain se décrédibilise face à tous »
Amélie Chelly relève que l’imprévisibilité se situe aujourd’hui du côté américain : « Le président américain se décrédibilise face à tous. Dans le cadre du respect et de la continuité des accords, il n’y a que lui qui soit contestable. »
Hassan Rohani a répondu à ces attaques hier, s’exprimant à son tour devant l’ONU.
Il a jugé « dommage » que cet accord soit détruit « par des nouveaux voyous en politique internationale ». Si les Etats-Unis se retirent de l’accord, la situation ne reviendra pas pour autant au stade précédant la signature du traité, explique Amélie Chelly.
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