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RCF Demain, une génération sans tabac ?
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Demain, une génération sans tabac ?

Un article rédigé par Florence Gault - RCF,  -  Modifié le 3 juin 2019
Le 31 mai c'est la journée mondiale sans tabac. Une initiative qui arrive dans un contexte de baisse du nombre de fumeurs en France, selon les chiffres de Santé Publique France.
Illus. Pixabay Illus. Pixabay

C'est aujourd'hui la journée mondiale sans tabac. Et en début de semaine,  Santé Publique France a publié des résultats inédits et encourageants sur la consommation de tabac en France. Une baisse significative : 1 million et demi de fumeurs en moins en deux ans.

Un peu plus du quart des Français fument quotidiennement, alors que l'on était plus proche des 30 % il y a deux ans. Une telle diminution signifie que des fumeurs se sont arrêtés de fumer, mais aussi que les jeunes rentrent moins nombreux dans le tabagisme. Etat des lieux avec Clémence Cagnat-Lardeau, directrice d'Alliance contre le tabac, un collectif engagé dans la lutte contre le tabagisme.
 

Des français moins nombreux qui fument aussi moins par jour, treize cigarettes en 2018 contre près de 14 en 2010. Les politiques publiques y sont-elles pour quelque chose ? 

"Absolument, on avait eu des politiques publiques on va dire peu engagées jusqu'en 2014, et dès 2014 et le lancement du plan cancer 3, le gouvernement a décidé de faire de la lutte contre la tabagisme sa priorité qui associe différentes mesures. Des mesures de lutte contre l'offre, c'est à dire que par exemple on augmente la taxation des produits du tabac et des mesures d'aide aux fumeurs. On a également associé à toutes ces mesures  une communication positive, vous avez dû tous entendre parler du "mois sans tabac", c'est en fait la concomittance de toutes ces mesures qui fait que ça a un véritable impact sur la consommation."
 

Des signes donc encourageants, néanmoins un bémol sur le tabagisme féminin qui inquiète particulièrement car depuis quinze ans le nombre de décès attribuables au tabagisme chez les femmes augmente chaque année quasiment de plus de cinq pour cent, comment on l'explique ? 

"Jusque dans les années cinquante, soixante, soixante-dix, le tabagisme touchait principalement les hommes, ça c'était dû à une politique marketing et de publicité dédiée à la population masculine. Et depuis les années soixante, soixante-dix, les industriels du tabac ont renforcé la publicité à l'intention des femmes qui se sont donc mises à fumer plus tard. Mais la prévention les a touchées également plus tard, donc on retrouve un effet un petit peu de croisement." 
 

Quand on voit ces chiffres encourageants, est-ce qu'on peut commencer à imaginer qu'un jour cette bataille contre le tabac pourra être gagnée ? 

"Absolument, on voit des pays, je pense notamment à l'Australie, qui a réussi en fait à ce qu'on appelle "dénormaliser" le tabac, à casser l'image positive du tabac, et à en faire un produit qui n'est pas comme un autre, un produit qui tue et finalement un produit qui n'est plus consommé. Toutes les politiques mises en oeuvre en Australie sur les recommandations d'un traîté international que l'on appelle la convention cadre de l'OMS pour la lutte anti-tabac font que aujourd'hui moins de cinq pour cent des jeunes en Australie fument. En fait c'est la première génération sans tabac, et c'est ce que la France espère faire, essayer d'avoir la première génération sans tabac, d'ici 2032, ce qui est enjeu de santé publique primordial."

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