Déconfinés aux aguets
Nous avons déjà abordé d’autres mardis matin l’importance de relativiser cet effet positif du confinement sur la nature. En revanche, on risque un choc de dérangement de la faune si tout le monde se rue sur les mêmes sites en même temps. Des animaux, en particulier certains oiseaux ont pu investir ponctuellement des milieux inattendus, ou étendre un petit peu leur domaine et construire leur nid là où nous sommes en train de reprendre le travail.
Les plages, et aussi les bords de rivière un peu sableux, les îlots, les bouquets d’arbres le long des plans d’eau sont particuièrement à risque car concernent souvent des espèces très menacées. Sur les plages et les grèves, c’est la pleine saison de nidification des petits échassiers comme les gravelots, mais aussi des sternes et les guifettes, qui sont de vagues cousins des mouettes mais beaucoup plus rares. Ces oiseaux nichent sur le sol, à la merci du premier marcheur maladroit. Les associations comme la LPO sont au four et au moulin pour repérer les nids, les protéger, mettre une signalétique, mais soyez extrêmement prudent si vous allez dans ces milieux pour quelque raison que ce soit, même professionnelle. Ce sont des espèces protégées qu’on n’a pas le droit de détruire ni de déranger. Vigilance rouge pour ces oiseaux sur le littoral et aussi les berges et les îles de la Loire et de l’Allier. Surveillez les panneaux qui indiquent – si on a pu les poser - les principaux sites à ne pas déranger. Surveilez aussi les oiseaux qui volent en criant autour de vous.
Vigilance aussi dans les bâtiments, les locaux techniques où vous pouvez trouver des nids de moineaux, de rougequeues, pourquoi pas des faucons ou une couleuvre roulée en boule. Dans ce dernier cas là encore, reptile égale espèce protégée, donc faites-la partir ou laissez-la tranquille mais jamais de coup de pelle sur la tête. Enfin rappel, si vous trouvez un oisillon tombé du nid, ne le ramenez pas chez vous, replacez-le en hauteur et les parents le nourriront.
Les protecteurs de la nature sont déconfinés eux aussi et vont veiller sur tout ça. Bien sûr, les bénévoles vont pouvoir reprendre leurs tâches de surveillance. C’est la saison de l’envol des Faucons pèlerins, donc pour ceux qui nichent en ville, des équipes vont veiller à ce qu’aucun jeune ne tombe dans la rue depuis son nid. Les busards qui nichent au sol dans les cultures vont aussi être suivis de très près ; et bien d’autres encore. Mais on ne pourra pas être partout.
Donc si vous avez apprécié de découvrir la nature de proximité pendant ces deux mois, restez attentif, prendre soin de la vie sauvage est l’affaire de tous.
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