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Chronique SGDF

RCF,  -  Modifié le 13 janvier 2021
Au lendemain d'une nouvelle manifestation contre la réforme des retraites, on se demande comment donner confiance en l'avenir à nos jeunes

A quoi éduquons nous nos enfants depuis quelques mois ? A la survie ou à la Vie ?

A subir la crise écologique et sociale, ou à s'en saisir pour construire du neuf et tenter que la vie soit belle et meilleure?

A cultiver la nostalgie et entretenir un sentiment de mélancolie ou à avoir confiance dans leur potentiel de créativité et de mobilisation?

Dans une volonté d'être réalistes quant aux incertitudes climatiques, d'insertion sociale et économique, peut-être par un sentiment de culpabilité collective d'appartenir à une génération qui "en a bien profité", notre responsabilité d'adultes est-elle  de contribuer à la diffusion d'un message exclusivement anxiogène, désespéré parfois ?

L'immolation d'Anas, un étudiant lyonnais, pour dénoncer la précarité financière des étudiants et des jeunes plus généralement, amène à questionner le statut social fait aux jeunes en France et que nous tolérons. En tant qu'éducateurs et adultes, cet acte ne doit-il pas aussi nous interpeller sur le discours de précarité à plus longs termes que nous véhiculons sur la dureté de la vie qui attend nos enfants?

Ne devons-nous pas les laisser exprimer quel confort de vie, ils souhaitent vraiment, et cesser de pointer leurs contradictions qui ne sont bien souvent que le miroir de nos propres difficultés à renoncer nous-mêmes ?

Mais ce discours ne peut véhiculer uniquement une vie triste et morne. Quand communiquons-nous à nos enfants de l'enthousiasme, de l'envie, non pas comme des ravis ou des naïfs, mais comme témoins d'une foi dans l'Homme et pour les croyants en Dieu ? Quand leur proposons nous une lecture de la crise sévère que nous vivons, comme un passage, certes difficile et non comme une fin ? Quand assurons-nous leur pas sur le chemin de crête sans perpétuellement attirer leur attention sur l’abîme? Quand leur donnons-nous confiance dans leur créativité, leur capacité à transformer?

Si le pape François dans Laudato si en 2013 nous interpelle par cette affirmation: « Les jeunes nous réclament un changement. Ils se demandent comment il est possible de prétendre construire un avenir meilleur sans penser à la crise de l’environnement et aux souffrances des exclus ».

Il nous rappelle en 2019 que ... Dans les pays qui devraient réaliser les plus grands changements d’habitudes de consommation, les jeunes ont une nouvelle sensibilité écologique et un esprit généreux, et certains d’entre eux luttent admirablement pour la défense de l’environnement ; mais ils ont grandi dans un contexte de très grande consommation et de bien-être qui rend difficile le développement d’autres habitudes.

C’est pourquoi nous sommes devant un défi éducatif dont nous sommes responsables en tant que parents, profs, éducateurs, animateurs, chefs et cheftaines. Nous sommes responsables de l’espoir avec lequel nous décidons qu’ils ont le droit de grandir et de se construire.

« Si tu veux être chef un jour,
Pense à ceux qui te seront confiés,
Si tu ralentis, ils s’arrêtent.
Si tu faiblis, ils flanchent.
Si tu t’assieds, ils se couchent.
Si tu critiques, ils démolissent.
Mais…
Si tu marches devant, ils te dépasseront.
Si tu donnes la main, ils donneront leur peau.
Et si tu pries, alors, ils seront des saints » Michel Menu
 

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