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Christine de Mazières

RCF,  -  Modifié le 13 janvier 2021
Il y a trente ans, jour pour jour, le mur de Berlin allait tomber. A cette occasion, Stéphanie Gallet reçoit une franco-allemande, auteur de « Trois jours à Berlin » (éd. Sabine Wespieser).
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"Une dictature"

Le 9 novembre 1989, Christine de Mazières n’était pas à Berlin. Mais à Paris. Elle travaillait déjà et le soir en question, elle donnait un cours d’allemand à l’université. "Quand je suis sortie et que j’ai appris la chute du mur, je n’y croyais pas. Un mois avant j’étais à Berlin. J’avais donné rendez-vous à une cousine qui habitait à l’Est. Elle était en pleurs au poste-frontière pour me dire au revoir. On ne l’imaginait pas" explique ce haut-fonctionnaire, ancienne directrice du syndical national de l’édition.

L’auteure de "Trois jours à Berlin" rappelle que la chute du mur n’a été provoquée par aucun acte conscient. Tout le monde était par ailleurs très méfiant. "C’était un régime qui était dans la contrainte de sa population. Si on faisait une blague politique, on atterrissait en prison. Pareil si on cherchait à quitter le territoire. C’était une dictature" lance encore Christine de Mazières.
 

"Les gens ont basculé de la peur à l'espoir"

"Les relations entre les deux Allemagnes ont été dans une confrontation terrible. On a construit le mur pour éviter l’hémorragie vers l’Ouest. Les gens de l’Ouest ont un droit limité pour aller visiter Berlin Est. Mais c’était difficile d’aller au-delà de Berlin Est, qui était une sorte de vitrine" lance-t-elle, citant une anecdote : l’obligation de changer 25 Deutschmarks à chaque passage à Berlin Est pour faire entrer des devises.

Dans son livre, Christine de Mazières met l’accent sur des anonymes, de simples citoyens, qui ont été les acteurs de la chute du mur. "Il n’y a pas de décision politique claire. C’est un acte manqué du porte-parole du Parti communiste qui déclenche une série de glissements. Il y a un basculement. Les gens ont basculé de la peur à une sorte d’espoir" décrit-elle.
 

"Un immense élan de fraternité"

Comme elle l’explique dans son ouvrage, Christine de Mazières accorde une importance énorme à la culture, en tant que facteur de résistance au communisme. "La culture permet de résister. C’est évident. En Allemagne de l’Est, les gens lisaient énormément de littérature, malgré la censure. La musique était un moyen de résister. Dans les camps, les gens se lisaient des poèmes pour rester des hommes" explique-t-elle.

S’en suit finalement les retrouvailles entre l’Est et l’Ouest. "Un immense élan de fraternité. C’est ce que j’ai voulu raconter. Il n’y a pas beaucoup de fraternité dans l’histoire du monde. On parle de construction de murs, mais quand les murs s’abattent, c’est incroyable" conclut Christine de Mazières.

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