Christian Brodhag: en matière de transition écologique, "la France n'a pas à rougir"

"Repenser la ville à l’heure de la transition écologique". Le thème de cette dernière journée spéciale présidentielle. Un objectif ambitieux particulièrement d’actualité à Saint-Etienne. "Saint-Etienne est une ville qui a connu le développement durable. Un certain nombre d’éléments comme les mines ont disparu aujourd’hui. Cette ville a dû rebondir économiquement et se reconstruire. Cette réhabilitation est en mutation. C’est au cœur du projet stéphanois. C’est également une ville créatrice, notamment en matière de design » explique Christian Brodagh, directeur de recherche à l’école des Mines de Saint-Etienne, ancien délégué interministériel de 2004 à 2008, actuel président de l’association Contruction 21, président du pôle écoconception de Saint-Etienne.

Reconstruire la ville sur la ville est quelque chose rendu possible à Saint-Etienne puisque la ville se sert de son riche passé de ville noire pour reconstruire par-dessus, avec de nouveaux usages, de nouvelles perspectives, comme la cité du Design en est l’exemple, ou encore l’école des Mines. A l’échelle nationale, il est intéressant de comparer Saint-Etienne au reste des municipalités, et de voir si les villes françaises sont de bonnes ou de mauvaises élèves en matière de développement durable.

"On n’a pas à rougir au niveau international. On voit qu’il y a des demandes dans le monde, sur l’ingénierie urbaine française. La France n’a pas à rougir, par contre elle n’est pas à la hauteur des enjeux. On a du potentiel, mais il reste beaucoup de chemin à parcourir. Il reste de nombreuses innovations à lancer et à diffuser" précise Christian Brodagh. Ce dernier peut se targuer d’une belle connaissance du sujet sur le plan international, en matière de développement durable. Un sujet sur lequel il s’est beaucoup impliqué.

Pour ce spécialiste, la ville "doit permettre aux citoyens de vivre de manière écologique. Inversement, les citoyens doivent y participer. On compte aussi sur les décideurs, les professionnels, les municipalités. Derrière l’Etat accompagne, davantage qu’il ne contrôle. Vous ne pouvez plus aujourd’hui demander de faire des choses à des personnes sans qu’elles soient impliquées dans la décision".