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Chef

RCF,  -  Modifié le 29 juin 2018
Alors que les chefs d'Etat et de gouvernement sont réunis à Bruxelles pour le Conseil européen, Jean Pruvost s'intéresse au mot "chef".
Pascal Hausherr Pascal Hausherr

« Oui chef », voilà une formule bien ancrée depuis des siècles… devenue même familière. « Jean, tu me passes le sel ? » « Oui chef ». Bon, là évidemment, le titre de chef est facile à obtenir. En fait, c’est un mot très court, « chef », mais avec une longue histoire et des emplois très divers, depuis « jouer les chefs » à la maison, jusqu’à être « chef d’État », dans les grandes rencontres internationales, la marge est assez importante !

Le chef, c'est aussi la tête, la personne qui commande. Et lorsque l'on parle d'une femme, peut-on dire une cheffe ? Nos dictionnaires disent que c’est familier, pourtant en Suisse, le féminin cheffe est courant. Au départ de « chef », il y a justement le mot latin « caput », la tête d’un être humain ou d’un animal, et au sens figuré la pointe, et celui qui est en pointe et donc le chef. En définitive, dès le départ, « caput » à l’origine de « chef », a ce triple sens, la tête humaine, la pointe de quelque chose, et la personne qui commande... Une question que n’expliquent jamais nos dictionnaires c’est en fait comment on est passé du son caput à chef ? En fait, il faut savoir que le a suivant un c en latin s’est progressivement prononcé tch, tchaput en somme, puis de cette prononciation on est passé au son ch, voilà pourquoi ce ch au début du mot chef. Quant au son f, on n’oublie toujours de dire que caput, se déclinait aussi en capitis, et ce s final s’est prononcé f, d’où le « chef » apparu en français au début du Xe siècle.

Quand chef entre en français, il évoque encore notre tête, qu'on retrouve dans le "couvre-chef", le chapeau. De fait il n’y a plus beaucoup de mots qui en portent la trace, on dit cependant encore en langage châtié, quand quelqu’un vous donne raison en hochant la tête, qu’il a opiné du chef, ou même familièrement, branlé du chef.

Et s’agissant du patron ou de la patronne, il y a de jolies formules des verbicrucistes : « singe », patron, en argot, par référence au compagnonnage, où le singe représente le plus adroit, le chien, le compagnon, et le renard, l’aspirant. Et nos amis verbicruciste de donner aussi le « coq », par référence au chef de cuisine. Vite remercier le chef : son pot-au-feu était une merveille…  

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