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Charité

RCF,  -  Modifié le 5 septembre 2018
​« Charité », voilà un mot qui doit nous émouvoir, tout en prenant toute sa force, qu’il s’agisse du vocabulaire religieux ou laïque.
Fanny Cohen Moreau Fanny Cohen Moreau

Dans les dictionnaires, on trouve les deux types de vocabulaire, forcément très proches. Dans le Petit Robert, voici par exemple la première définition « Dans le christianisme, vertu théologale qui consiste dans l’amour de Dieu et du prochain en vue de Dieu », d’où l’exemple, « la charité chrétienne ». Et en second, vient « L’amour du prochain », avec pour mots analogues, altruisme, bienfaisance, fraternité, humanité, indulgence, miséricorde, philanthropie.

Autant de mots qui, sans être synonymes, désignent le même élan vers l’autre. Et au XVIe siècle voici les adjectifs que l’on proposait : « Charité amiable, débonnaire, cordiale, aumônière, libérale, fraternelle, chrétienne, bienveillante, sainte, gratuite, mutuelle ». En vérité, à travers ces adjectifs on sent bien le double sens du mot, religieux ou laïque.

Et dans cet esprit, j’aime beaucoup la définition que Furetière en offre en 1690 : « L’une des trois vertus théologales & celle qui est principalement recommandée aux Chrétiens. Elle consiste à aimer Dieu de tout son cœur, & son prochain comme soi-même. » Et il ajoute que c’est aussi « une vertu morale, qui consiste à secourir son prochain ». Au passage rappelons que théologal, désigne « qui a Dieu pour objet », les trois vertus théologales étant la foi, l’espérance et la charité.

Il faut remonter à l’adjectif carus, signifiant deux choses, d’un côté le fait d’être aimé, qu’on retrouve dans cher, notre chère Stéphanie, et de l’autre ce qui peut être coûteux, la vie chère. C’est sur carus au double sens qu’a été construit caritatem, donnant en français charité et cherté, alors synonymes et désignant aussi bien ce qui était cher au sens affectif du terme qu’au sens financier. Puis la cherté ne fut plus synonyme de tendresse et à la charité fut réservée la bonté.

On peut s’étonner aussi de voir au XVIe évoquer les Charités dites brunettes, chastes, douces, filles de Jupiter, divines, gracieuses, riantes… C’est qu’il s’agit alors des Charités de la mythologie grecque de ce que les Romains appelleront les trois grâces, Euphrosine, la joie, Thalie, l’abondance, et Aglaé, la splendeur. On est rassuré, même au pluriel, « charité » désigne toujours  le meilleur.
 

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