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Cène

RCF,  -  Modifié le 29 mars 2018
Nous voilà au Jeudi saint, et un mot s’impose, la Cène, à faire bien orthographier à nos enfants. Et du même coup un mot à expliquer.
Pascal Hausherr Pascal Hausherr

Pourquoi écrire en effet comme cela ce mot qui désigne le repas du soir au cours duquel Jésus lava les pieds de ses apôtres, la veille de sa Passion, et au cours duquel il institua l’Eucharistie ? Ce mot désigne aussi par la suite la cérémonie du Jeudi saint au cours de laquelle le pape, différents pralts, des princes aussi, lavent les pieds de douze pauvres.

Comme le précise le Trésor de la langue française à propos donc des ces pauvres « les servent à table, en mémoire de ce que fit Jésus-Christ la veille de sa mort ». Ce mot vient tout simplement du latin « cena », qui en latin désigne le repas du soir et qui passa dès le Xe siècle en langue française, avec bien sûr le sens acquis dès le début de la religion chrétienne, assimilé à cette commémoration eucharistique. Le mot passa avec seulement le sens chrétien, et on lui attribua comme il se doit une majuscule. Lorsque Furetière fit entrer ce mot dans son dictionnaire, il en donna la définition religieuse, mais il signala aussi « la Cène de Paul Veronese », qui précise-t-il alors correspond à « un fameux tableau de ce Peintre qui représente la Cène de Notre Seigneur. »

Aujourd’hui, après la définition religieuse, on continue dans nos dictionnaires de citer la cène comme un tableau mais il s’agit de La Cène par Léonard de Vinci. Et à propos de tableaux, on trouvera aussi parfois représenté le « chien de la Cène », tout comme le « bœuf » de la nativité. En fait, dans le tableau du Tintoret, on voit en effet des petits chiens, symboles de fidélité, mais parfois aussi, dans d’autres tableaux, on voit le chien bataillant avec le chat, injuste symbole de la trahison, alors que cet animal est si gentil et délicat Ne jamais prendre les peintres au pied du pinceau !

Si la cène relève de la liturgie catholique, dans la tradition protestante elle représente la communion sous les deux espèces, en l’occurrence le pain et le vin. On laissera le dernier mot au verbicrucistes, qui font deviner la cène par « dernière communion », il faudrait préciser du vivant de Jésus Christ.

Quant à la scène, elle vient du grec skênê, la tente, en raison de cette construction édifiée sur la scène des théâtres grecs. Aucun lien même si la cène a bénéficié de films la mettant très respectueusement en scène. 
 
  
 
 
 
 

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