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Ce que Jeanne peut nous dire aujourd'hui

RCF,  -  Modifié le 11 septembre 2019
Jeanne d'Arc, une figure qui a porté beaucoup de chapeaux, mais que peut-elle enseigner encore aujourd'hui à notre temps ?
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La sortie aujourd’hui en salle du magnifique film de Bruno Dumont, Jeanne, mettant en image le sublime texte de Péguy, me donne l’occasion de dire à ce micro à quel point Jeanne est notre contemporaine.

Jeanne tirée à hue et à dia, en sens parfois contraire : héroïne chrétienne, populaire, française, royaliste et républicaine, nationaliste et socialiste.

Mais que nous dit Jeanne d’Arc aujourd’hui ?

Jeanne nous parle d’un sentiment trop souvent déconsidéré que les Anciens pourtant tenaient pour une des plus belles preuves de civilisation : celui de l’amour de son pays, de cette communauté de destin qui fait que nous ne sommes pas des atomes livrés à la seule poursuite de nos intérêts individuels, souvent matériels, mais des êtres humains, capables de relation, d’amour et d’abnégation. Jeanne est celle qui souhaite « bouter l’Anglais hors de France » non par xénophobie, mais pour se débarrasser d’un pouvoir illégitime oubliant la nécessité de la recherche du bien commun qui nous rassemble.

Jeanne est aussi celle qui, face aux docteurs de la loi qui la mettent en jugement, incarne la souveraine liberté de la conscience individuelle qu’on ne nommait pas encore ainsi.
Mais il ne s’agit pas de ma part d’un périlleux anachronisme. Jeanne est celle qui vient dire aux clercs qu’une simple baptisée, une simple jeune fille n’a pas à céder à leur pression psychique et politique.

Elle préfigure ce qui deviendra la laïcité, non pas dans son mode laïciste agressif, mais une laïcité respectant la place de la religion dans la cité, qui refuse de considérer l’Église comme un système de caste et de pouvoir.

Jeanne n’est pas pour autant une préfiguration de l’abbé Loisy, chantre du modernisme, et de cette espèce de chimère qui prétend suivre le Christ sans l’Église.

Jeanne se veut bonne chrétienne, membre actif du corps ecclésial. Mais quand elle lance à ses juges sa devise « Messire Dieu premier servi », elle met en garde les puissants et les clercs : être chrétien c’est d’abord suivre le Christ. Si d’aventure les chefs de l’Église viennent à l’oublier, Jeanne vient nous dire, à nous laïcs, de le leur rappeler.

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