Les images des violences policières à l'encontre des citoyens catalans se rendant aux urnes pour le référendum circulent depuis dimanche sur Ies réseaux. Une couverture médiatique qui ne met pas à l'honneur le gouvernement espagnol, d'un point de vue international. D'après Yann Mens, chargé des questions internationales au mensuel Alternatives Economiques, le risque de réponse sur le même ton de la part de la population attaquée, notamment chez les jeunes, n'est pas à exclure.
Bien que le référendum "ressemble plutôt à un sondage grandeur nature", la mobilisation de 40% des électeurs catalans dimanche appelle une réponse démocratique de la part du gouvernement pour "régler la question". Or, l'application de la loi par le président Mariano Rajoy qui s'oppose à ce référendum anticonstitutionnel n'a pas tenu compte des revendications de la forte minorité des indépendantistes. "Il s'agit d'un problème politique, et non strictement juridique", analyse Yann Mens. "En entravant le fonctionnement du référendum de manière non pacifique, Rajoy se joue des radicaux."
Une position que beaucoup ont déjà qualifiée d'"attitude franciste". Ce qui paraît "absurde" à Yann Mens qui rappelle que "le gouvernement espagnol est légitime, même s'il ne représente pas de majorité, car il n'y en pas." En revanche, la réaction de la population face aux policiers lors de ce vote illégal "pose des problèmes en Europe puisque chaque capitale européenne se pose des questions par rapport à la place accordée aux indépendantistes" de leur pays respectif.
Une autre menace, celle que le sentiment de consternation chez la jeunesse catalane se mue en une haine militante. "Il ne faudrait pas que cela prépare des représailles de la part des jeunes qui se radicaliseraient, alerte Yann Mens." Le spectre des violences perpétrées au Pays Basque n'est pas loin. "Il est inquiétant car, rappelons-le, la violence appelle la violence."
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