Effectivement, mise à part la polémique autour du titre du Commissaire Grec, en charge de « la protection de notre mode de vie européen », la Commission proposée par Ursula von der Leyen a plutôt été bien accueillie. Et, l’Europe centrale n’est pas sur une autre ligne. Il faut dire que, contrairement aux nominations pour les fonctions les plus importantes de l’Union européenne (dont la présidence de la Commission), le groupe de Visegrad (qui est composé de la Hongrie, de la République Tchèque, de la Slovaquie et de la Pologne) n’a pas été oublié.
Deux de ces pays ont, en effet, hérité d’une vice-présidence de la Commission : la tchèque VÄra Jourová et le slovaque Maroš ŠefÄoviÄ, tous deux, déjà membre de la Commission Juncker, deviennent respectivement Vice-Présidente en charge des Valeurs et de la Transparence et Vice-Président en charge des relations interinstitutionnelles et de la prospective. Deux postes, qui peuvent sembler techniques à première vue, mais sont éminemment stratégiques. VÄra Jourová, en particulier, sera en charge du respect de l’Etat de droit, dossier qui intéresse tout particulièrement ses voisins hongrois et polonais.
Ce qui ne veut pas dire que la position de la Commission changera nécessairement fondamentalement sur ce sujet. Mais en faisant porter la parole bruxelloise par une centre-Européenne, Ursula von der Leyen sort du débat étouffant et stérile entre Est et Ouest sur la question des valeurs.
S’ils n’ont pas le rang de Vice-Président, le hongrois László Trócsányi et le polonais Janusz Wojciechowski héritent de deux dossiers jugés stratégiques par ces deux pays : l’agriculture pour la Pologne et les questions relatives au voisinage et à l’élargissement pour la Hongrie. Ces deux Etats se sont tous deux félicités de cette proposition d’Ursula von der Leyen.
Laszlo Trocsanyi était, en effet, jusqu’en juin dernier le ministre de la Justice de Viktor Orban. C’est l’homme qui est derrière les réformes du système juridique hongrois qui sont si contestées par les Européens.
Son audition le 1er octobre prochain devant la Commission Affaires étrangères risque d’être houleuse et pourrait bien aboutir à sa mise à l’écart, alors que la probabilité qu’un pacte de non-agression entre les principaux partis politiques du Parlement pour préserver leurs candidats apparait bien faible.
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