Bug
Avec en définitive une expression en passe de s’installer : « il y a un bug ». Il n’y a pas si longtemps on disait « il y a un lézard ». J’aimais mieux ce dernier mot français, mais avouons-le, on a fait que passer d’un tout petit reptile à une bestiole indéterminée de nom anglais.
Oui, elle date des années 1970 quand le terme lézard désignait un sifflement parasite dans le domaine de la musique au moment d’un enregistrement. C’était pour le moins gênant et obligeait les techniciens à refaire la prise de son, et puis dans les années 1980, l’expression s’est généralisée pour désigner un problème mais à dire vrai le plus souvent sur le mode négatif dans l’expression « y a pas de lézard », pour rassurer et signaler qu’il n’y avait aucun problème.
Alors pourquoi le lézard ? Eh bien, essayez d’attraper un lézard, je sais, ce n’est pas facile, et vous verrez qu’un lézard en colère siffle un peu comme un serpent. Et c’est donc là l’origine de l’expression. Ajoutons que dans le film de Michel Blanc, Marche à l’ombre, à l’écran en 1984, l’expression est souvent répétée et a donc connu un regain de succès. Alors maintenant, passons au bug. Alors, sachons d’abord que le mot bug, désigne en anglais une bestiole nuisible, une punaise ou un cafard et qu’il est passé en français en 1975 en tant que défaut informatique, défaut de conception ou de réalisation entraînant des anomalies de fonctionnement.
Rappelons aussi que la forme officiellement recommandée à la place de l’anglicisme bug, b-u-g, est bogue, b-o-g-u-e, en reprenant l’image de la bogue de châtaigne, cette enveloppe végétale piquante. Qu’on a masculinisé en un bogue. Sur ce « bogue » on a donc fait le verbe « déboguer ». Et pour en finir avec ce bogue à bien cerner, rappelons qu’il y eut le fameux bogue de l’an 2000, entré dans l’histoire en passant de 99 à 00 dans 2000 bien sûr, perturbant nos ordinateurs.
Tout simplement parce que la chaleur des premiers ordinateurs attirait les insectes, les cafards notamment dans les machines en faisant des courts circuits. On a aussi dit que sur les premiers télégraphes, il y avait un scarabée dessiné sur une des clefs semi-automatique, au maniement très délicat et les débutants échouait sur ce « bug ». Bon, si jamais cette chronique se coupe brutalement, c’est qu’il y a un lézard ou un bug, mais avec Pierre Henri aux manettes, ça n’arrive jamais !
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