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RCF Bordeaux lance sa sécurité sociale de l’alimentation pour 150 étudiants
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Bordeaux lance sa sécurité sociale de l’alimentation pour 150 étudiants

Un article rédigé par Clément Guerre - RCF Bordeaux, le 3 janvier 2024  -  Modifié le 8 janvier 2024
3 questions à (Gironde) La nouvelle sécurité sociale des l'alimentation pour les étudiants bordelais

150 étudiants bordelais reçoivent 100 € de monnaie locale pour leurs dépenses alimentaires dans des magasins bio. Cette expérimentation lancée en octobre 2023 doit lutter contre la précarité des jeunes.

Dans cette nouvelle expérimentation de sécurité sociale de l’alimentation les étudiants peuvent faire leurs courses dans des épiceries et magasins bio comme ce Biocoop à Victoire ©Clément Guerre. Dans cette nouvelle expérimentation de sécurité sociale de l’alimentation les étudiants peuvent faire leurs courses dans des épiceries et magasins bio comme ce Biocoop à Victoire ©Clément Guerre.

Pour faire face à la précarité alimentaire étudiante qui s'accentue en France chaque année, le Crepaq (Centre Ressource d'Ecologie Pédagogique de Nouvelle-Aquitaine) et la Gemme ( la monnaie locale ) ont lancé une expérimentation unique à Bordeaux :  la sécurité sociale de l’alimentation pour les étudiants.

150 jeunes reçoivent 100  gemmes, l'équivalent de 100 € pour faire leurs courses dans des Biocoops ou autres boutiques bio partenaires. Objectif, améliorer le bien manger, le pouvoir d'achat très bas des étudiants. On en parle avec la directrice du Crepaq Dorothée Despagne-Gatti.

RCF : Depuis le 2 octobre et les 150 étudiants tirés au sort, quel premier bilan pour cette expérimentation ?

Dorothée Despagne-Gatti : On a eu des témoignages qui nous ont été remontés, des témoignages plutôt très encourageants d'étudiants qui nous expliquaient qu'ils aimaient bien faire la cuisine, mais qu'ils n'avaient jamais les ingrédients dans leur totalité parce que ça coûtait cher, notamment certaines épices, et que grâce à cette nouvelle dotation dont ils pouvaient profiter.

Et puis on a eu d'autres témoignages qui nous ont été remontés, plus émouvants par rapport à des situations personnelles où on se dit voilà, eux, ils ont eu le courage de nous faire partager leur ressenti et on pense que ce n'est que la partie émergée de l'iceberg.

L'équivalent de 100 euros (100 gemmes) c'est peu sur un mois, ça représente quoi sur le budget d'un étudiant ?

Pour certains étudiants, ça leur permet de doubler leur budget alimentaire parce qu'effectivement ils ont déjà une situation précaire.

Globalement, les frais fixes sont liés au logement qui sont très importants sur Bordeaux-Métropole. Ensuite, il y a les transports et puis la variable d'ajustement, passé le chauffage, ça va être l'alimentation. Donc là, ça leur permet effectivement d'avoir accès à des produits de qualité qu'ils s'interdisaient même de regarder, notamment tout ce qui est produits bio.

Est-ce aussi le moyen de miser sur le bien manger pour ces étudiants ?

Oui, certains nous disaient même qu'ils n'osaient pas rentrer dans des épiceries comme celle-ci (Biocoop de Bordeaux-Victoire) et du coup maintenant ils vont dans les magasins, ils regardent, ils achètent certains produits qu'ils n'auraient pas eu l'occasion d'acheter sans ça.

Et tous les étudiants qui ont été sélectionnés ont signé une charte d'engagement moral dans laquelle ils s'engagent à dépenser les gemmes dans des produits alimentaires ou de première nécessité. Parce que, on va prendre l'exemple pour les jeunes femmes, la précarité menstruelle, c'est aussi un vrai sujet. Et du coup, dans les magasins comme les Biocoops, elles peuvent aussi l'utiliser, mais majoritairement bien évidemment, l'accent est mis sur les produits alimentaires.

Cette expérimentation va avec un accompagnement que vous proposez aux étudiants, quel est-il ?

l'accompagnement qu'on propose tout au long de l'année c'est l'idée que les étudiants n'aient pas juste 100 gemmes mais qu'on les accompagne avec différents ateliers, des conférences, des réunions pour qu'ils s'approprient ces sujets autour de l'alimentation.

Par exemple : comment on peut faire des recettes saines avec des produits de saison pas chers, contrairement aux idées reçues de façon plus collective ?

On veut aussi les faire s'approprier les enjeux autour du droit à l'alimentation, pour nous, c'est fondamental. Toutes les expérimentations de sécurité sociale de l'alimentation qui sont menées actuellement en France (Montpellier, bientôt à Paris) c'est aussi pour s'approprier le droit à l'alimentation pour que, à l'issue de l'expérimentation, cet engagement là puisse se poursuivre.

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
3 questions à (Gironde)

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