En effet, le mot existe déjà en grec, où arkhitektôn, est un mot conçu à partir de « tektôn, le charpentier, constructeur de bateau, avec de fait une racine encore plus ancienne, indoeuropéenne, ou taksan, en sanscrit, signifie travailler à la hache pour une charpente, lieu privilégié de travail pour les bateaux ou les toits des bâtiments.
Le mot passa d’abord en latin, architectus, désignant celui qui par profession traçait les plans d’un édifice et en contrôlait la construction, un sens qu’il conserva en passant en français en 1510. C’est un peu plus tard, mais guère plus que par le biais de Rabelais, en 1546 le mot prit un sens presque philosophique, l’architecte devenant la personne, l’entité cause de quelque chose, et Rabelais toujours cru d’évoquer un mari cocu, comme en étant, « l’architecte de causes naturelles ».
Heureusement le terme va prendre une plus belle ampleur et en 1572, chez Ambroise Paré, un des premiers savants à ne plus écrire en latin mais en français, de comparer dans son Introduction à la connaissance de la chirurgie, Dieu au « grand architecteur souverain », ce qui sera repris par les Francs-Maçons, assimilant Dieu au « grand architecte de l’univers ».
Il faut cependant rappeler que Tertullien, né vers 150 à Carthage, écrivain de langue latine converti au christianisme, utilise déjà le latin architectus pour désigner le Saint-Esprit. L’abbé Furetière se contente de rappeler que l’architecte est « celui qui donne les plans & les dessins d’un bâtiment, qui en conduit l’ouvrage & qui commande aux Maçons et autre ouvriers. »
Et d’évoquer aussi les « architectes de vaisseaux » Existe alors une formule oubliée qu’il signale : « On dit ironiquement c’est un grand architecte, de fourbes, en parlant d’un trompeur. » Et Victor Hugo nous de nous laisser une belle pensée dans Le Post-Scriptum de ma vie, œuvre posthume parue en 1901, voilà ce qu’il dit : « Comme on fait son rêve, on fait sa vie. Notre conscience est l’architecte de nos songe ».
En fait, comme souvent avec Victor Hugo, on reste songeur, mais en ce moment, Stéphanie, je ne rêve que de l’architecture d’une gare pleine de RER…
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