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Alleluia

RCF,  -  Modifié le 27 avril 2018
Jean Pruvost s'intéresse ce matin au mot "alleluia" ou "hallelujah", nom de l'hommage qui sera rendu ce soir à Leonard Cohen.
Pascal Hausherr Pascal Hausherr

On a ouvert la semaine en évoquant le Festival de Bourges autour du mot rock, mais en fait il n’y a pas que le rock ! Et notamment ce soir dans ce Festival qui s’achève ce dimanche, un hommage est rendu à Léonard Cohen, grand poète chanteur universitaire, hommage rendu par un quartet, hommage intitulé Hallelujah. Et bien ce mot m’a semblé mériter une radiographie !

Ce mot est utilisé dans bien des circonstances, mais il mérite qu'on explique son sens premier, c'est-à-dire religieux. Tout d’abord, précisons qu’en général Alléluia s’écrit dans notre langue « a l l e l u i a » et qu’il s’agit d’un mot attesté en langue française en 1223. À l’époque, d’ailleurs, il se terminait par un e et non par un a, ce a ne s’imposant qu’à partir du XVIIe. Il s’agit d’un mot extrait du latin ecclésiastique, lui-même tiré de l’hébreu où il signifie « louez Yahveh », Dieu donc.

Un mot tout de même sur l’hébreu et le latin ecclésiastique. L’hébreu, rappelons-le, est la langue des peuples sémites installés en Palestine et parlé pendant un millénaire avant son déclin puis son retour en langue vivante. Rappelons aussi que c’est la langue de la Bible et que les plus anciens textes connus ont été rédigés entre le IXe et la fin du VIIe siècle avant Jésus-Christ. Et que de l’hébreu sont nés une série de mots passés en français par l’intermédiaire du latin ecclésiastique : par exemple alléluia, mais aussi amen, hosanna, pâques, messie, manne. Un mot maintenant sur le latin ecclésiastique qui fut la langue de l’administration de l’Église, utilisée jusqu’au milieu du XXe siècle, et en tant que langue de la liturgie catholique, il sera utilisé jusqu’en 1963 date à laquelle il est aboli par le concile de Vatican II. Et donc alleluia est passé par ce latin liturgique, mais le mot prend en vérité plusieurs sens lorsqu’il passe en français, dont certains peu connus.

Le premier sens, c’est bien sûr le cri de louange et d’allégresse fréquent dans les psaumes, adoptés par l’Église dans sa liturgie, surtout à Pâques. De là est venu le sens, musical, désignant les vocalises chantées avant l’évangile au cours de la messe, d’où en termes poétiques, l’alléluia en tant que « chant de joie ». Enfin un dernier sens, moins connu, typique de Castelnaudary qui s’en est fait une spécialité, l’alléluia en tant que gâteau au cédrat, confectionné à Pâques. Eh bien sous toutes ses formes, religieuses, musicales et gastronomiques, je crie alléluia, vive tous les alléluias !

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