Agriculture: le gouvernement veut supprimer l'aide au répit
Cette mesure prévoit de financer le remplacement sur son exploitation d’un agriculteur en situation d’épuisement professionnel durant au moins sept jours. Problème, les ministères de l’Agriculture et de l’Economie ont décidé de ne plus financer ce dispositif. Ce sont donc les MSA, les caisses de sécurité sociale agricole qui vont essayer de les maintenir. Ce que dénonce la Coordination rurale, le deuxième syndicat agricole, qui s’inquiète d’une telle situation.
Pourquoi êtes-vous particulièrement inquiets de la suppression de ce dispositif par le gouvernement ?
"Il faut se rappeler que les agriculteurs, et particulièrement dans l’élevage, travaillent 365 jours par an. Ils n’ont pas les moyens de se payer un salarié. Au bout d’un moment, ils explosent. La mise en place de ce congé de remplacement, pour souffler une semaine, était quand même le minimum vital que l’on puisse donner à une population, la seule catégorie sociale qui travaille en-dessous des coûts de production" explique Bernard Lannes, président de la Coordination rurale.
Qu’est ce que représente cette aide au répit ?
"Cela représente une bouffée d’oxygène quand l’agriculteur n’en peut plus. Elle permet également de mettre en place un signal d’alarme quand ça ne va pas. Quand le chef de l’exploitation ne va pas bien, c’est toute l’entreprise qui est en péril. Nous avons toujours deux agriculteurs qui se suicident par jour" ajoute-t-il.
Vous parlez de non assistance à personne en danger...
"On a été le seul syndicat à faire ressortir la honte de l’agriculture, avec le suicide des agriculteurs. Aujourd’hui, il existe des plateformes mais c’est insuffisant. Il faut que l’on se batte au niveau du ministère. On a parlé de cinq milliards d’euros d’aide de modernisation pour faire avancer l’agriculture. Mais on ne fera pas avancer l’agriculture sans agriculteurs. La crise frappe énormément, et notamment dans l’élevage. S’il n’y a plus d’agriculteurs, l’occupation du territoire deviendra complexe. Quand on ferme un élevage, il ne rouvre quasiment jamais" conclut Bernard Lannes.
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