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RCF À Brest, une plaque mémorielle pour trois victimes de prêtres pedocriminels
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À Brest, une plaque mémorielle pour trois victimes de prêtres pedocriminels

Un article rédigé par Ronan Le Coz - RCF, le 28 mai 2024  -  Modifié le 30 mai 2024

À Brest, une plaque mémorielle a été posée dans l'enceinte du lycée Charles de Foucauld, mardi 28 mai. Une action qui s'inscrit dans le cadre des démarches restauratives pour trois victimes de viols et d'agressions sexuelles dans cet établissement entre 1960 et 1980.

Philippe Abguillerm, Gérard Bihan et Jean-Yves Guéguen ont dévoilé la plaque mémorielle aux victimes de viols et d'agressions sexuelles entre 1960 et 1980 au lycée Charles de Foucauld à Brest - © Ronan Le Coz Philippe Abguillerm, Gérard Bihan et Jean-Yves Guéguen ont dévoilé la plaque mémorielle aux victimes de viols et d'agressions sexuelles entre 1960 et 1980 au lycée Charles de Foucauld à Brest - © Ronan Le Coz

À Brest, une plaque mémorielle a été posée dans l'enceinte du lycée Charles de Foucauld, mardi 28 mai. Une cérémonie qui s'inscrit dans le cadre des démarches restauratives conduites par l'INIRR, l'Instance Nationale Indépendante de Reconnaissance et de Réparation pour les victimes de viols et d'agressions sexuelles dans l'Eglise. Cette plaque a été posée par trois victimes, scolarisées dans ce lycée entre 1960 et 1980, en présence de représentants de l'Enseignement catholique du Finistère et de Monseigneur Laurent Dognin, évêque de Quimper et Léon.

Beaucoup de soulagement

Pour Philippe Abguillerm, la pose de cette plaque représente "beaucoup de soulagement." Pour lui, ce moment est aussi une reconnaissance de son statut de victime. "L'évêque reconnaît et nous a demandé pardon. L'institution et l'enseignement catholique reconnaissent, l'établissement reconnaît... C'est très important pour nous."

J'ai envie de revenir à ce que j'aurais dû être, si ça ne s'était pas produit.

Cet événement public, avec les institutions, mais aussi la famille et les amis, est également une étape importante pour Gérard Bihan : "c'est quelque chose de poignant, qui fait du bien et qui soulage, même si pour moi le travail n'est pas fini. Cela se fait tout naturellement de parler de tout ce que j'ai vécu mais il faut que je continue pour me donner le sentiment de revenir sur mon moi intérieur, qui était d'une certaine façon quand j'étais adolescent. Quand les faits sont arrivés, ça m'a perturbé, ça nous a perturbé, très fortement. Cela nous a donné une carapace, une façon d'être pas naturelle. Ce n'était pas nous, et j'ai envie de revenir à ce que j'aurais dû être si ça ne s'était pas produit".

Un travail mémoriel et de prévention

"J'arrive à l'étape de réparation", continue Jean-Yves Guéguen, à l'initiative de cette démarche. "D'avoir pu témoigner devant une assemblée représentative, quelque part, cela me semble très important et puis surtout d'avoir pu dire que ça n'arrive plus jamais. C'est aux adultes d'être vigilants entre eux, dans un club sportif, dans une école... Le plus important, ce sont les enfants : plus de violences aux enfants et on aura un monde adulte qui sera autre que celui qu'on a maintenant."

Depuis 2016, le diocèse de Quimper et Léon s'implique activement dans un travail mémoriel et de réparation pour les victimes, ainsi que dans la mise en place de mesures pour lutter contre les abus sexuels au sein de l'Église. Pour Mgr Laurent Dognin, ce temps mémoriel vécu au lycée Charles de Foucauld est important. "Nous n’avons pas réussi à faire à l’époque ce que nous aurions dû faire. On a l’impression que le fait de simplement écouter les victimes, cela suffirait... Mais cela ne suffit pas! Il y a ce besoin de vivre quelque chose ensemble avec les familles, avec les témoins qui sont encore là, de façon à passer une étape importante pour les victimes. Et cette étape n’est pas utile seulement pour les victimes, mais pour tout le monde. Cela nous sensibilise encore davantage sur la souffrance des victimes, sur l’importance de la prévention, cela nous motive davantage. Nous-mêmes, nous avons besoin de vivre un passage." Une soixantaine de victimes se sont fait connaître dans le diocèse de Quimper et Léon, la majorité pour des faits commis entre les années 60 et 80.

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