« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là...» (Jn 15, 1-8)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Moi, je suis la vraie vigne,
et mon Père est le vigneron.
Tout sarment qui est en moi,
mais qui ne porte pas de fruit,
mon Père l’enlève ;
tout sarment qui porte du fruit,
il le purifie en le taillant,
pour qu’il en porte davantage.
Mais vous, déjà vous voici purifiés
grâce à la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi, comme moi en vous.
De même que le sarment
ne peut pas porter de fruit par lui-même
s’il ne demeure pas sur la vigne,
de même vous non plus,
si vous ne demeurez pas en moi.

Moi, je suis la vigne,
et vous, les sarments.
Celui qui demeure en moi
et en qui je demeure,
celui-là porte beaucoup de fruit,
car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi,
il est, comme le sarment, jeté dehors,
et il se dessèche.
Les sarments secs, on les ramasse,
on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi,
et que mes paroles demeurent en vous,
demandez tout ce que vous voulez,
et cela se réalisera pour vous.
Ce qui fait la gloire de mon Père,
c’est que vous portiez beaucoup de fruit
et que vous soyez pour moi des disciples. »

Source : AELF

Méditation    Monique Baujard

Dans l’Evangile d’aujourd’hui nous retrouvons cette belle image de la vigne. Jésus dit qu’il est la vigne, que nous sommes des sarments et que son Père est le vigneron. Un bon vigneron prend soin de sa vigne. Celle-ci a besoin d’être taillée pour porter du fruit. Les sarments coupés se dessèchent et seuls les sarments qui restent sur la vigne portent du fruit car la sève y circule, ils sont reliés par une force vitale. Avec l’image de la vigne, Jésus veut nous faire comprendre quelque chose d’essentiel : notre foi est relationnelle et dynamique. Tout d’abord, notre foi s’ancre dans une double relation. Jésus insiste beaucoup sur le lien étroit qui l’unit à son Père et il fait continuellement le parallèle entre sa relation avec le Père et la relation qu’il veut nouer avec ses disciples. Jésus veut nous faire entrer dans la vie même de Dieu. Et pour cela, il cherche à calquer la relation avec ses disciples sur sa propre relation avec le Père, qui est une relation de confiance totale. Ensuite, ces relations ne sont pas destinées à créer un confortable entre-soi, elles ont vocation à porter du fruit, c’est-à-dire à manifester dans le monde l’Amour de Dieu pour chaque être humain. Le Christ nous en a donné l’exemple en s’appuyant sur sa relation au Père. Il nous demande de prendre sa suite en nous appuyant sur notre relation à Lui. Il nous faut rester reliés au Christ car « le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même ». Le texte emploie à huit reprises le mot « demeurer ». « Demeurez en moi, comme moi en vous ». Le verbe « demeurer » indique une relation qui s’inscrit dans le temps. Une relation qui se nourrit en gardant les paroles du Christ, en se laissant transformer par elles et en les mettant en pratique. Avec l’image de la vigne, le Christ nous invite à cultiver notre relation de confiance avec Lui pour y puiser le dynamisme nécessaire pour incarner l’Evangile aujourd’hui.