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RCF Je suis éco-anxieux.se, c'est grave?

Je suis éco-anxieux.se, c'est grave?

Un article rédigé par Joëlle Iland - RCF Liège, le 27 avril 2024  -  Modifié le 28 avril 2024

L'éco-anxiété, une phénomène d'actualité dont il est intéressant de comprendre les causes et ce qui peut nous aider à l'apaiser. 

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Est-ce que vous êtes éco-anxieuse ?

Non, alors tant mieux pour vous car vous vous épargnez du stress !

Oui, alors pas de panique si cela peut vous rassurez, vous n’êtes pas seule mais il serait peut-être intéressant de se pencher sur la question histoire de vivre un peu plus sereinement !

Quelques chiffres récents pour info : 1 Belge sur 10 souffrirait d’éco-anxiété à un niveau sévère[19]. Et le phénomène est mondial : les pays les plus touchés à l’heure actuelle sont les pays émergents[20], où les populations sont les plus impactées par les conséquences du réchauffement climatique. Si chacun peut ressentir de l’éco-anxiété, certaines catégories de la population semblent plus touchées. C’est le cas des femmes et des moins de 40 ans[21]. Les jeunes sont particulièrement vulnérables, avec 70 % des 16-25 ans se déclarant très inquiets par rapport au changement climatique[22].

[19] https://uclouvain.be/fr/decouvrir/actualites/1-belge-sur-10-souffre-d-ec...

[20] « De l’éco-anxiété à la transition heureuse » CEPREMAD (2022)

[21] https://uclouvain.be/fr/decouvrir/actualites/1-belge-sur-10-souffre-d-ec...

Est-ce que vous pourriez définir ce qu’est l’éco anxiété ?

L'éco-anxiété est une forme d'anxiété qui découle de la préoccupation pour les problèmes environnementaux tels que le changement climatique, la déforestation, la pollution et la perte de biodiversité. De plus en plus de gens se sentent dépassés par ces enjeux et ressentent une anxiété profonde face à l'avenir de notre planète.

Les informations alarmistes au sujet du climat peuvent entraîner une variété d’émotions difficiles à vivre qui affectent la santé mentale : tristesse, angoisse, colère.... On peut se sentir seul et impuissant face à l’avenir de l’environnement et à un potentiel effondrement.

A votre avis est-ce nouveau ?

Non, c’est aussi vieux que les préoccupations que nous pouvons avoir par rapport à la dégradation de notre belle planète bleue !

Pour la petite histoire, je me souviens dans les années 80, pleurer à chaude larmes devant les reportages du Commandant Cousteau relatant les dégâts causés sur la faune marine dont les dauphins et baleines. J’avais décidé que je sauverai la planète et je voulais m’engager comme océanographe pour poursuivre le combat. Ma vie et mes études ont pris un autre chemin et aujourd’hui je me contente de diminuer mon empreinte carbone en ne prenant plus l’avion depuis 25 ans, de composter dans le fond de mon jardin, de sensibiliser aux bienfaits des arbres et par là-même de les protéger, bref rien d’extraordinaire mais j’essaye d’agir à mon humble niveau.

Je sais que c’est insuffisant et régulièrement, j’ai une bouffée d’anxiété qui me serre la poitrine lorsque je vois l’ampleur de la catastrophe mais il faut que je vive et que je me calme sinon ce ne sera pas possible !

Alors comment vivre son quotidien malgré les incertitudes ?

Il n’y a pas de formule magique, chaque personne est différente et a ses propres ressources et limites. Voici donc quelques idées :

  • Limiter les infos anxiogènes et faire le plein d’espoir et d’initiatives positives
  • Aligner ses actions et ses valeurs et s’engager dans un groupe, un mouvement mais attention tout de même à ne pas s’épuiser en s’engageant partout, tout le temps, ni à culpabiliser quand on n’arrive pas à être complètement cohérent. Le « burn out militant » est une réalité, alors on apprend à connaître ses limites, on avance progressivement et on fait de son mieux !
  • Accepter que le monde ne soit et ne sera plus pareil peut ressembler à un processus de deuil, et suivre des étapes similaires. Certaines phases sont plus propices à l’action. On en profite pour se mettre en mouvement mais on s’autorise aussi à prendre soin de soi quand on en a besoin.
  • Plus radical : changer de vie en quittant tout et vivant à la campagne proche de la nature et peut-être pour certains renoncer à avoir des enfants
  • Trouver des ressources qui nous correspondent : bien s’entourer, passer du temps dans la nature, méditer,
  • Faire appel à de l’aide si l’éco-anxiété prend le dessus et vous empêche de vivre normalement !
  • Et surtout ne pas oublier que tout ne repose pas sur nos épaules !

La petite formule si banale du « On fait ce que l’on peut » trouve toute sa place ici.

Alors d’ici là, prenez soin de vous et de la nature à votre échelle selon le La morale de la légende du colibri qui dit que même si pris isolément nos actes semblent dérisoires, c'est grâce à la somme des colibris que les choses changent !

de Joëlle Iland, coach & formatrice.

Retrouvez le podcast dans le 13.10 sur RCF Liège. 

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RCF Liège
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La chronique bien-être de Joëlle Iland

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