Terres d'espérance

La fanfare « Los Neblats » a vu le jour il y a 40 ans dans le village de St Martin de Londres. Forte de plus de 30 musiciens, elle anime de nombreuses fêtes et commémorations, au village comme à l’extérieur. Au-delà de la musique festive qu’elle maîtrise très bien, cette fanfare privilégie l’amitié et le partage entre ses membres, avec beaucoup de plaisir et sans prise de tête.

A l’occasion des 40 ans de la fanfare et pour fêter cet événement, un rassemblement de fanfares est prévu fin juin à St Martin de Londres.

Depuis plusieurs années, l’antenne du Secours Catholique de Marseillan déploie de nombreuses actions et initiatives pour venir en aide aux personnes dans le besoin. Cette commune du littoral accueille de nouveaux habitants, souvent des retraités, en quête d’un lieu attachant pour la retraite. La perte d’un conjoint entraîne une solitude très, parfois trop, lourde à porter. Le café sourire, et les activités qui s’y rattachent, est ainsi devenu rapidement un pôle important de la vie de la commune en permettant le maintien, voire le renouveau, d’un tissu social pour ces personnes isolées et parfois en détresse.

Lodève, 8000 habitants dont 1000 éloignés durablement de l’emploi. Et pourtant… Dans le cadre d’une expérimentation portée par l’Etat et les acteurs locaux, une entreprise pas comme les autres a vu le jour en 2022. Après un an d’existence, l’Abeille verte compte aujourd’hui plus de 150 salariés, embauchés sur des activités en lien avec la transition écologique et non concurrentielles vis-à-vis des entreprises locales. Le retour à l’emploi s’accompagne d’une dignité retrouvée et d’une réinsertion dans le monde social et économique. La viabilité à long terme de cette entreprise pas comme les autres est en cours de consolidation. Elle porte un message fort de solidarité et un espoir fort pour le territoire.

L’aumônerie de la Paroisse Saint Martin du Vignogoul se situe à Saint Georges d’Orques et accueille une douzaine de jeunes, principalement collégiens, sous la responsabilité bienveillante de Dany Maillé.
Après avoir détaillé le sens et l’étendue de son engagement au service des jeunes de la paroisse, Dany leur cède le micro. Ils lisent et commentent deux textes (Abbé Pierre et saint François d’Assise). Ils présentent également les nombreuses activités qui leurs sont proposées et insistent sur la complémentarité entre l’enseignement catholique et sa mise en pratique dans des actions très concrètes au sein et au service de l’Eglise et de la cité. Ce groupe, qui chemine ensemble pendant plusieurs années, montre un attachement fort avec Dany et témoigne de la vitalité de la Foi et de la dynamique de sa transmission auprès des jeunes générations.

Nous sommes accueillis par Hervé Soulier, Diacre, et Frère Marie Pâques.
Le territoire autour de Bédarieux, au cœur des Monts d’Orb, est riche d’histoire, mais son enclavement et sa géographie montagneuse exacerbent son caractère rural. Un des grands défis concerne l’intégration des nouveaux habitants, souvent peu tournés vers leur lieu de vie.

L’association « sauvegarde et vie du patrimoine sacré » contribue à sauvegarder le patrimoine et les objets qu’ils renferment par exemple en maintenant les églises ouvertes grâce à la mise en place de grilles, ce qui améliore grandement leur conservation. Les croix de mission sont aussi concernées.

Outre les bâtiments, la vie de l’Eglise des Hauts Cantons est difficile et « sous perfusion ». A partir de ce diagnostic, redynamiser la vie de l’Eglise passe par le développement de l’enseignement, et plus particulièrement auprès des jeunes.

La haute Vallée de l’Orb possède un terroir très original et bien différent de celui des plaines viticoles. Climat et sols sont autant d’atouts pour innover et retrouver un vignoble d’excellence, à l’image de celui créé par les abbayes au cours des siècles. Le domaine de Bon Augure, à Joncels, s'inscrit dans cette filiation. Cédric Guy, son propriétaire est membre des Compagnons du Sens, basée à la chapelle ND de Nize dont le but est de revitaliser, via des initiatives diversifiées, cette petite région et y développer un lien social fort.
Deux vignerons privés et la cave coopérative d’Hérépian, ont uni leurs efforts et proposent en particulier trois cuvées, baptisées Joie, Paix et Espérance. Tout un programme !

« Aider les éleveurs à gagner correctement leur vie » est un choix personnel et philosophique, éthique… presque philanthrope.

Il se décline en plusieurs modalités :
1 Prestation de découpe chez les éleveurs et acteurs de la filière
2 Formation professionnelle
3 Conseil et accompagnement dans le cadre du développement des exploitations d’élevage : Colis et distribution au consommateur; Conception atelier point de vente; Formation à la découpe fabrication; Hygiène, affûtage…

Ce marché “direct consommateur” est en pleine expansion. Les consommateurs sont sensibles à l'origine du produit, comment il est fabriqué et par qui. Mais cela ne s’improvise pas. Il faut déjà être éleveur, mais aussi savoir découper, charcuter, transformer, livrer, être logisticien, commercial, diplomate…Et toucher à des domaines tels que l’hygiène, la réglementation.

L’ensemble de ces activités est réalisé au sein de la SARL, BAVS. Nous écoutons Vincent Moisset, tombé tout petit dans l’élevage bovin et dirigeant de l'Académie de la Boucherie.
Ce projet est complètement en phase avec l’initiative « Terres d’espérance ». L’avenir se veut serein, laborieux, et toujours en accord avec leurs convictions personnelles, en rappelant notre devise :« Aider les éleveurs à gagner correctement leur vie… ».

La « Caminade » est une coopérative (1 personne, 1 voix) fondée il y a deux ans à Lodève en vue de construire 17 logements d’habitat partagé (ou participatif) en lien avec la dynamique ECOE-habitat et basée sur l’appui aux personnes vulnérables. Les coopérateurs assument des valeurs fondées sur le respect et l’entraide mutuelle, l’écologie, le partage…

Ce système exigeant est encore peu répandu, mais plusieurs projets sont en cours de réalisation ou en gestation et l’expérience acquise à « La Caminade » peut servir de guide pour d’autres projets.

Ce projet d’un coût supérieur à 4 M€ bénéficie d’aides précieuses au premier rang desquelles la Commune de Lodève, mais aussi la Communauté de Communes, le Département, etc…

Le facteur humain est à la fois sa principale force, mais aussi sa première faiblesse car les relations entre coopérateurs peuvent, dans un projet aussi exigeant que celui-ci, avoir des épisodes compliqués.

 

Nous en parlons avec nos invités : Louise Pedra, Dominique Poulet-Mathis et Phoebe Frame.

Le réseau de correspondants régionaux de personnes ressources formées à l’EADRSI (éducation au développement rural et à la solidarité internationale) existe pour échanger, partager et mutualiser les expériences, ainsi que pour encourager et animer une démarche pédagogique participative et interactive en accompagnant les équipes éducatives des 184 établissements de la Fédération des lycées agricoles catholiques (le CNEAP), avec 3 objectifs :
1) Prendre conscience de l’interdépendance croissante des hommes, des états, des économies
2) S’intéresser et s’ouvrir au monde pour comprendre sa complexité, débattre et remettre en cause les idées reçues
3) Agir pour un monde juste et solidaire à tous les niveaux (du local au global !)

En région Occitanie, 4 correspondants sont répartis sur le territoire : Masseube dans le Gers, Ceret dans les Pyrénées orientales et Pézenas dans l’Hérault avec une forte volonté de développer le réseau en associant les établissements autour d’un thème pour partager et agir ensemble. Un thème privilégié mais non exclusif. Cette année nous avons choisi « L'humanité au fil de l'eau, regards portés sur l'or bleu d'ici et de là-bas ». En septembre, les volontaires des équipes éducatives se retrouvent chaque année sur une journée pédagogique : l’occasion de partager, se former et lancer les activités

Un autre volet concerne la « fête des solidarités des lycées agricoles d’Occitanie » qui se tiendra au printemps prochain à Limoux. La solidarité c’est une fête, une fête de la rencontre, une fête du partage. Les initiatives autour de la solidarité et de l’international sont très nombreuses dans les lycées du CNEAP mais mal connues d’un lycée à l’autre et souvent portées par des personnes qui sont parfois isolées et qui ont besoin de partager leurs expériences et de profiter des expériences des autres sans avoir à réinventer ce qui a déjà été fait.

Nous en parlons avec notre invité : Yves CARMICHAE, enseignant au Lycée privé agricole Bonne Terre à Pézenas, et animateur du réseau EADRSI.

Dans un terroir où la précarité augmente, avec ses corollaires de pauvreté, isolement, accès aux soins, mobilité,… l’équipe du Secours Catholique développe depuis 1994 des activités très diversifiées et qui s’adaptent à l’évolution des besoins, ponctuels ou d’accompagnement à long terme. L’évolution future de la précarité et des réponses du Secours Catholique devront prendre en compte 4 grands axes : la proactivité, l’accueil, les échanges entre acteurs et les activités culturelles, l’argent étant en l’occurrence le « nerf de la paix ».

Riche d’une histoire millénaire, le sanctuaire marial de ND du Suc est bâti dans un cadre grandiose. Malgré les blessures du temps et les guerres, ce sanctuaire s’est toujours relevé. Depuis le rétablissement du culte, le rayonnement du Suc ne s’est jamais démenti. Lieu très connu de pèlerinage et ressourcement, cette chapelle est devenue basilique. Elle développe des capacités d’accueil pour répondre aux demandes croissantes de pèlerins, communautés paroissiales et personnes désireuses de se placer sous la protection de la Vierge Marie.

Après une présentation de Jean Benoit Cavalier, vigneron ancré dans son terroir de Vacquières depuis plusieurs siècles, la première partie appréhende le terme de ruralité, dans toutes ses diversités et son évolution récente. De central et nourricier, le monde agricole a vu de nombreux changements sociétaux qui remettent en question son rôle et ses pratiques. Nouvelles attentes, nouveaux défis posés par une société majoritairement urbaine largement ignorante, contribuent à la fragiliser et parfois la marginaliser.
La deuxième partie aborde la genèse et la mise en place de l’initiative « Terres d’espérance », au plan national, puis au niveau du diocèse. La réunion nationale tenue au printemps dernier dans la Drôme, avec la présence effective d’une vingtaine d’évêques et de nombreux prêtres.
Le monde rural, autrefois cœur de l’église, a été progressivement délaissé, et vidé d’une partie de sa substance. Cette réunion témoigne de la volonté de redynamiser la Foi et la présence effective de l’Eglise dans ce milieu, un des objectifs, étant de redonner du sens à sa mission.
La troisième partie montre que de nombreux exemples démontrent que la vitalité des communautés locales, laïques, associatives, religieuses,…reste visible, portée par des fidèles engagés dans des actions très diverses, des plus humbles aux plus ambitieuses.

Nos invités, le P. Gérard Blayac, Marie-Pierre Teisserenc et Laurence Preud'homme, membres de l'équipe diocésaine "Terres d'Espérance", nous expliquent la genèse de ce projet et soulignent la diversité des acteurs, des attentes et la diversité des possibles.
Ces interventions posent bien les espoirs, mais aussi les défis immenses posés à l’Eglise en milieu rural. Une Eglise dont les racines sont profondes, mais qui est fragilisée, souvent paupérisée et confrontée à des évolutions sociétales divergentes. L’église n’est plus le centre du village, face à un individualisme exacerbé aux intérêts opposés.

Cette émission est l’occasion de nous transporter principalement dans les zones rurales, mais aussi dans certaines zones périurbaines et de présenter des initiatives locales pleines d’espoir. Les thématiques à aborder ne manquent pas : école, santé, agriculture, forêt, jeunesse, environnement, patrimoine, tourisme, n’en sont que des exemples. C’est tout l’écosystème rural qui est concerné.

Au-delà des initiatives locales, nous essayons également de porter un regard sur la dynamique en œuvre au niveau national et d’en tirer des enseignements adaptés à nos campagnes.

La vie d'une communauté religieuse en ruralité avec le Carmel St Joseph de St Guilhem le Désert.

Nous rencontrons aujourd'hui un membre de l'équipe diocésaine Terres d'Espérance : viticulteur, Jean-Benoît Cavalier apporte son expérience, son vécu et aussi ses inquiétudes pour le monde rural si lié à l'alimentation et à l'environnement.

Le métier d'agriculteur a beaucoup évolué, plus technique, plus spécialisé et avec moins d'hommes. Ces adaptations continuelles le fragilisent. On constate un éloignement entre les populations agricoles et le monde urbain avec des préoccupations très différentes et beaucoup d'incompréhensions alors que ces mondes sont dépendants l'un de l'autre. Cependant pour réduire ce clivage, on constate des changements, notamment dans le comportement des consommateurs, au plus près des producteurs, la reconnaissance des labels, des filières biologiques. En effet, ce sont des indicateurs pour le consommateur de ce qui se passe chez le producteur et de la façon dont il produit cette alimentation. Par un exemple concret concernant un forage, Mr Cavalier montre aussi la prise de conscience des producteurs autour de la gestion des ressources et leur capacité à s'adapter de façon responsable et respectueuse.

ll y a plusieurs mois, la Mission en monde rural de la conférence des évêques de France lançait une démarche pour allier conversion écologique et dynamisme de la foi. Emission de RCF Jérico Moselle

Terres d’espérance a été initiée par une quarantaine d’évêques à l’assemblée plénière de Lourdes en novembre 2017. Consommation, environnement, solidarité… Autant de questionnements qui traversent notre société et auxquels le monde rural peut apporter des réponses. La mission de l'Eglise en monde rural, quel est son visage dans notre diocèse? On en parle avec nos invités, le P. Gérard Blayac, vicaire général de notre diocèse, Marie-Pierre Teisserenc et Laurence Preud'homme, membres de l'équipe diocésaine "Terres d'Espérance".