Prière du matin - page 27

La plus belle des aventures à vivre sur terre est celle qui consiste à suivre le Christ.

Commentaire de l’Evangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 20, 11-18)  : Un skieur assoiffé d’aventures et de sensations fortes est souvent tenté de sortir de la piste damée pour essayer quelques chemins en sous-bois ou en hors-piste. Il s’enfonce de plus en plus loin et parfois seul jusqu’à un ravin. Le côté grisant ressenti au début va finalement et petit à petit laisser place à l’angoisse, à l’inquiétude, voire au désespoir. Il doit donc se rendre à l'évidence : il faut faire demi-tour. Faire demi-tour en ski n’est pas simple, mais il existe une technique, appelée « la conversion » : après avoir pris appui sur ses bâtons, le skieur entame un mouvement de rotation sur lui-même et repart dans la direction opposée, heureux de prendre un chemin qui s’ouvre vers de nouvelles pistes possibles, en un mot, un chemin de vie.

Ce retournement salvateur est celui opéré aujourd’hui par Marie-Madeleine : penchée vers le tombeau, en pleurs, elle se retourne, se relève, puis court remplie de joie vers les disciples. Après une vie dissolue, sur la simple évocation de son nom par Jésus, elle passe en un instant du désespoir à la vie. Et la voici de nouveau en route vers une nouvelle aventure, celle de témoin du Christ ressuscité.

Nous connaissons tous des personnes, si ce n’est nous-mêmes, en soif d’aventures, qui choisissent des chemins tortueux !

Or la véritable aventure, celle qui mérite d’être vécue sur terre, n’est-elle pas celle qui consiste à suivre le Christ ?

Écoutons-le nous dire dans le secret de notre cœur, au plus profond de notre désespoir : pourquoi pleures-tu ? Ne sais-tu pas que je suis mort pour toi, et qu’en mourant ainsi, la mort n’a plus aucune emprise sur toi ?

Seigneur, donne-moi dès aujourd’hui la grâce de me convertir, de me tourner vers Toi, Toi qui m’appelles à la vie. Et donne-moi la force d’accepter mes impasses, de croire qu’un nouveau chemin est toujours possible avec Toi. Que ton Esprit de discernement vienne à mon secours et que je me tourne non plus vers les ténèbres, mais vers Toi, vers la lumière de Pâques, vers la vie.

Face à la peur qui nous enferme, osons la contagion de l’amour

Commentaire de l’Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Chapitre 28, versets 8-15) : Crainte et joie : 2 sentiments contradictoires. Pourtant, juste avant ce récit, près du tombeau, l’ange avait dit à Marie-Madeleine et à l’autre Marie : “vous, soyez sans crainte”. Mais malgré les paroles de l'ange, leur joie reste entachée de crainte. Une crainte dont on ne se défait pas facilement, cette fameuse peur qui nous colle à la peau. Alors, pour que leur joie soit parfaite, le Seigneur vient à leur rencontre. Il vient leur rappeler ce que l’ange leur a dit : “soyez sans crainte”. Débarrassée cette fois-ci de toute peur, la joie des premières croyantes est devenue contagieuse, d’abord auprès des disciples, puis jusqu’à nous aujourd’hui.

La forte somme d’argent donnée aux soldats fut sans effet contre la propagation de la bonne nouvelle. Le virus de la foi, le virus de la joie, n’a pas été éradiqué par les tentatives de dissimulation, par les tentatives de tromperie. De nos jours également, les démonstrations les plus subtiles, les arguments les plus affûtés ne tiennent pas face à la beauté de l’Évangile : L’amour de Dieu pour chacun de nous est plus fort que tout.

À peine sortis de la crise sanitaire, face à la crise militaire et alimentaire provoquée par le conflit en Ukraine, le Christ nous invite inlassablement, chaque jour et plus particulièrement aujourd’hui, au lendemain de Pâques, à poser un acte de confiance, à être enracinés dans l’espérance, à croire à l’incroyable.

Face à la peur contagieuse qui nous détruit, le Christ nous demande de vivre de son amour contagieux qui nous guérit.

Seigneur, malgré une réalité difficile, renouvelle en nous cette parole : “soyez sans crainte”. Alors que nous hésitons encore à nous saluer et à nous toucher de peur d’être contagieux, posons un acte de confiance. Que notre joie soit parfaite : alors notre foi sera contagieuse. Nos proches pourront vivre de ton amour et porter à leur tour la bonne nouvelle autour d’eux : l’amour jamais ne passera.