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Notre Dame de Guadalupe, fêtée le 12 décembre, aussi dite « la Vierge métisse », porte plusieurs titres : patronne de la ville de Mexico depuis 1737, patronne du Mexique depuis 1895, patronne de l’Amérique latine (1910) puis de toutes les Amériques (1946), patronne des étudiants du Pérou depuis 1951 (Pie XII), Reine du Mexique et Impératrice des Amériques depuis l’an 2000 (saint Jean-Paul II). La Vierge de Guadalupe est aussi spécialement invoquée par les mouvements de défense de la famille et pro-vie, Notre-Dame étant souvent représentée enceinte. La basilique Notre-Dame de Guadalupe de Mexico est avec la cathédrale Notre-Dame
Les apparitions et l’image miraculeuse de Notre-Dame de Guadalupe suscitent encore aujourd’hui une dévotion extraordinaire. Le sanctuaire de Guadalupe, au Mexique, est le plus grand pèlerinage du monde : chaque année, plus de 20 millions de personnes viennent prier la Sainte Vierge, apparue en 1531 à un Aztèque parmi les plus humbles, saint Juan Diego. Pourquoi Marie a t-elle choisi d’apparaître à un modeste indien de 57 ans ? Qui était-il et quelle fut la mission qui lui fut confiée, à lui un simple laïc récemment converti ? Le message des 4 apparitions et de l’Image sacrée semble si déterminant pour l’Eglise et pour le monde que 3 papes en ont fait une étape majeure de leurs voyages apostoliques : saint Jean-Paul II qui canonisa le voyant, Benoît XVI et François.
Fêté le 21 août, successivement curé de paroisse, évêque de Mantoue, puis de Venise, enfin élu évêque de Rome, il se donna, comme règle de conduite et de gouvernement, de tout restaurer dans le Christ, ce qu'il accomplit avec simplicité d'âme, pauvreté et vigueur, en cherchant à développer parmi les fidèles la vie chrétienne au moyen de la participation à l'Eucharistie, de la dignité de la liturgie et de l'intégrité de la doctrine. En pèlerinage au lieu de naissance de saint Pie X, saint Jean-Paul II a dit de lui en 1985 : « Il a lutté et souffert pour la liberté de l'Eglise et il s'est révélé prêt à sacrifier pour cette liberté privilèges et honneurs, à affronter incompréhension et dérision, car il tenait cette liberté pour l'ultime garantie de l'intégrité et de la cohérence de la foi ».
Enfant de la terre, né dans une humble famille de Vénétie, Joseph Sarto est le symbole de la simplicité et de la fermeté dogmatique suivant sa doctrine :
"Tout rénover dans le Christ". Curé, puis évêque de Mantoue, patriarche de Venise, pape enfin en 1903. L'époque était difficile. Ce début du XXe siècle voit en France la séparation de l'Église et de l'État, la montée du modernisme, les rapports difficiles de la religion et du politique. Il veut garder le cap, sans déviance. On retiendra surtout de ce petit paysan devenu berger de l'Église, le renouvellement de la liturgie et de la catéchèse, la béatification du Curé d'Ars qui lui permet de rappeler le rôle pastoral du clergé, et surtout son appel à la communion fréquente à laquelle il appelle désormais les jeunes enfants.
Voici un saint pape souvent accusé d’avoir été rétrograde et trop fermé face aux « aspirations modernes » et aux « idées nouvelles ». En fait, l’œuvre accomplie par saint Pie X est considérable. Il est l’ardent défenseur de la foi face au modernisme qui envahit l’Eglise de son temps et face au libéralisme qui mine alors certains clercs et certains fidèles. Il est le défenseur des droits de l’Eglise face au laïcisme et à l’anticléricalisme qui caractérise son époque du début du XXe siècle. Mais aussi, il est un grand pape réformateur qui restaure le chant grégorien et la musique sacrée. Il réformer la curie, il entreprend la codification du droit canon et il s’attache, avec un soin particulier à restaurer les séminaires et à former un clergé pieux et zélé.
Giuseppe Melchiore Sarto, 257 e pape sous le nom de saint Pie X, est le 1er pape du XXe siècle à avoir été canonisé en 1954 par le pape Pie XII. Après lui 3 autres papes bénéficient de cette distinction les saints Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II. Mais avant lui aucun pape n’a été canonisé depuis saint Pie V au XVIe siècle. Seuls les bienheureux papes Innocent XI (1676-1689) et Pie IX (1846-1878) ont été béatifiés. L’Eglise a porté saint Pie X sur les autels à cause des vertus qu’il a pratiquées dans sa vie privée comme dans les charges successives qu’il a occupées : vicaire, curé, chanoine, chancelier épiscopal et directeur spirituel de séminaire, évêque, patriarche de Venise, pape, enfin, de 1903 à 1914. Pape pieux, d’une grande foi, c’est également un pape réformateur.
Fille de Louis XI et de Charlotte de Savoie, sainte Jeanne de France ou de Valois est mariée en 1476 à 12 ans à son cousin Louis d’Orléans qui monte sur le trône, sous le nom de Louis XII, à la mort de Charles VIII en 1498. La même année, elle est répudiée à 34 ans par son mari qui lui décerne le titre de duchesse du Berry. Elle se retire à Bourges où elle pratique l’aumône et soulage les détresses. Saint François de Paule l’incite à fonder un ordre contemplatif. Il prendra le nom d’Annonciade et sera approuvé en 1504 (40 ans), non sans quelques difficultés par le pape Alexandre VI. Fondée sur les 10 plaisirs de Marie, cet ordre de la paix et des joyeuses louanges, de l’amour tendre et attentionné, connaît à nouveau un rayonnement formidable, après avoir terriblement souffert des persécutions révolutionnaires.
Fêtée le 4 février, fille « de petite taille et contrefaite des épaules » du roi Louis XI, mariée dès 12 ans au futur Louis XII dont elle fut l’épouse mal-aimée, puis répudiée à l’issue d’un procès infamant, sainte Jeanne de France ou de Valois a marqué doublement l’Histoire : celle du royaume de France dont elle fut la reine éphémère ; et celle de l’Eglise dont elle
fut l’humble servante. Fondatrice de l’Ordre de l’Annonciade forte de 50 monastères dans toute l’Europe en 1789, sainte Jeanne de France voulut vivre la pauvreté de saint François d’Assise dans la joie : belle religion que celle-là qui veut que chacun « voyant une moniale voit Marie vivant encore en ce monde ! ». Véritable cadeau royal, elle nous offre de vivre, dans l’intimité du Christ, à la manière de Sa Mère.
Toute sa vie durant, sainte Jeanne de France fut effacée. Elle n’occupa le devant de la scène que quelques mois, en 1498, le temp que mirent les juges à trouver le moyen d’annuler son mariage avec le duc d’Orléans, devenu depuis peu roi de France. Après sa mort, la princesse ne fit pas plus de bruit que de son vivant. Les Huguenots, en 1562, violèrent sa tombe et brûlèrent son corps, pour qu’il cessât d’être l’objet de la vénération
populaire à Bourges. Béatifiée par le pape Benoît XV en 1742 et canonisée le 28 mai 1950, le jour de la Pentecôte, par le pape Pie XII. Cette humilité s’accorde bien avec la spiritualité de sainte Jeanne de France, appelée aussi sainte Jeanne de Valois. Elle proposait à l’ordre des Annonciades, dont elle obtint non sans peine la fondation et l’approbation, d’imiter l’humble par excellente, la très sainte Vierge Marie de Nazareth.
En France, en cette fin du XVe siècle flamboyant, bientôt métamorphosé par les éclats de la Renaissance italienne, sainte Jeanne de France, reine d’un jour, figure parmi les plus illustres méconnus de notre patrimoine historique. Princesse infirme, reine sans couronne, énergique et intelligente, fille cadette du roi Louis XI, sœur du roi Charles VIII et épouse du roi Louis XII, sainte Jeanne de Valois ou de France demeure pourtant l’une des saintes de la souche capétienne les plus ignorées des catholiques de France.
Canonisée par Pie XII le 8 mai 1950, elle est, après les saintes Clotilde, Radegonde et Bathilde, la 4ème sainte reine de France. Son message spirituel, l’esprit de son ordre contemplatif, L’Annonciade, est à son image : humble, effacée, tout intériorisée. A l’aube du XVIe, il peut porter le nom de Devotio moderna mariale.
Voici un homme à la mémoire quasi infaillible, qui notait presque chaque jour son emploi du temps, et qui avait le talent d’en rendre compte à ses amis et connaissances de façon agréable et convaincante. En même temps saint Charles de Foucauld est également notre frère en humanité inachevé avec ses excès et ses insistances quand il donne à ses proches des conseils en matière d’éducation ou quand il parle finances et devient quêteur.
Finalement avec sa canonisation le 15 mai 2022, notre Eglise a jugé que saint Charles de Foucauld était dans le cortège de ceux qui entendent : « Venez-les bénis de mon Père, car ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi, Jésus, que vous l’avez fait » (Mt 25,34-40). Les saints n’ont pas pour vocation de nous faire revenir à l’époque où ils vivaient, mais ils ont pour mission d’éclairer notre route et de nous accompagner en nous prenant par la main, manifestant ainsi la tendresse de Dieu pour nous.
Pour Jésus, le Frère universel et pour ses frères, il aura risqué, de sa conversion à sa mort, une vie offerte. Le 1er décembre 2016, nous avons célébré le 1er centenaire de la naissance au ciel, selon la belle expression qui traduit bien la foi des disciples du Christ en la vie éternelle, de saint Charles de Foucauld, prêtre du diocèse de Viviers, mort à Tamanrasset victime d’un guet-apens, le 1er décembre 1916, en plein déchaînement de la 1ère guerre mondiale. Dans le silence de Nazareth, saint Charles de Foucauld a annoncé par son amour de ses frères la Bonne Nouvelle de l’Evangile. Il a réellement vécu la fraternité, cette faculté d’accueil qui donne l’intuition que tout hôte, quel qu’il soit, quelle que soit sa situation, ses richesses ou ses misères, est toujours accueilli par un cœur largement ouvert.
« J’ai peu connu, dans ma longue vie, d’âmes plus aimantes, plus délicates, plus généreuses et plus ardente que la sienne, et j’en ai rarement approché de plus
saintes. Dieu l’avait tellement pénétré, qu’il débordait par tout son être en effusion de lumière et de charité » Voici l’avis de Mgr Bonnet, évêque de Viviers dans l’Ardèche, second directeur spirituel de saint Charles de Foucauld, converti au Christ à 28 ans dans l’église Saint-Augustin à Paris. Devenu moine à la Trappe de Notre-Dame des Neiges à 32 ans puis à Notre-Dame du Sacré-Cœur en Syrie, mais en pleine recherche de sa vocation profonde, son 1 er directeur spirituel, l’abbé Huvelin lui donnait ce conseil : « Ne faites rien, mon cher enfant, que de rester dans la main de Dieu, prêt à tout ce qu’Il vous demandera, à sa Disposition » et en 1901, il lui redisait avant son ordination sacerdotale : « Laissez l’Esprit-Saint écrire dans votre cœur les pensées, les sentiments de Celui qui veut vivre en vous, parler et enseigner par vous. Se donner par vous. Recueillez-vous pour la Mission que vous semblez bien avoir reçue ».
Il fait partie des « recommençants ». Éduqué dans un milieu catholique, il abandonne à 15 ans sa foi enfantine et vit une jeunesse pleine de mondanités et de plaisirs. « Je suis allé loin de vous, loin de votre maison, dans le pays de l’incrédulité, de l’indifférence », dira-t-il. Tenté un moment par l’Islam, admirant la simplicité du dogme et la ferveur des croyants, c’est grâce à sa cousine Marie de Bondy qu’il revient à la foi chrétienne. Dans l’intimité des églises, il répète cette étrange prière : « Mon Dieu si vous existez, faites que je vous connaisse. » Et peu à peu, le Seigneur le saisit jusqu’à sa conversion en l’église Saint-Augustin à Paris fin octobre 1886. Il vit alors avec intensité cette rencontre avec un Dieu riche en miséricorde qui l’accueille tel qu’il est dans le confessionnal de l’abbé Henri Huvelin, son futur directeur spirituel. Un changement radical se produit en lui.
Un officier de cavalerie toujours à l’action, un explorateur scientifique brillant, une vocation obstinément cherchée, une âme assoiffée de solitude et d’absolu ouverte à l’universel, un éminent spécialiste du monde touareg, un prêtre au sacerdoce atypique, désireux de fraternité, brûlant d’un feu missionnaire. Autant d’aspects qui se superposent, s’enchevêtrent, se complètent chez saint Charles de Foucauld. Le 1er décembre 1916, il est assassiné à Tamanrasset par un groupe d’islamistes venus de Lybie. Comme tous les hommes de communion, il est mort victime de la violence. Mais sa mort parle plus que toute sa vie. Non loin de son corps recroquevillé comme un fœtus, se trouvent à même le sable l’Hostie que Frère Charles a tant contemplée et l’Evangile qu’il a tant médité. Son Maître et Seigneur, Jésus de Nazareth, l’a rejoint dans son ultime anéantissement.
C’est l’histoire d’une éducation spirituelle toute d’équilibre et de bons sens de l’abbé bénédictin Dom Guéranger, le restaurateur de Solesmes et visant à faire produire tous leurs fruits aux nombreux dons surnaturels de Jeanne-Henriette Bruyère, surnommée Jenny, fondatrice et 1 ère abbesse de Sainte-Cécile de Solesmes. Dom Guéranger insistait sur la docilité à la volonté de Dieu et la nécessité de pacifier et de dominer un tempérament fort et indépendant. En prononçant son vœu de virginité, le jour de ses 16 ans et en résistant jusqu’à ses 21 ans aux colères de son père qui refuse sa vocation monastique, mère Cécile Bruyère se confiait entièrement en la force de Dieu. On retiendra surtout son enseignement sur la prière : « L’esprit de prière est une disposition à vivre sans cesse devant Dieu, avec le sentiment habituel de sa présence en nous, autour de nous, avec nous, de telle sorte que, soit d’une façon consciente, soit d’une manière générale, nous ne quittions jamais son regard ».
Jenny Bruyère, qui avait choisi le prénom de Cécile lors de sa confirmation, fut désignée à 25 ans, en 1871 comme 1ère abbesse du nouveau monastère de
moniales bénédictine de Solesmes sur la demande de l'évêque du Mans, par une décision personnelle du pape Pie IX. Elle possédait des qualités remarquables et des dons de gouvernement étonnants. Ils avaient été discernés et affinés par Dom Guéranger, le restaurateur de Solesmes et son père spirituel qui s’occupait d’elle depuis sa 1ère communion à l’âge de 11 ans. Grâce à mère Cécile Bruyère, l'abbaye de Sainte-Cécile de Solesmes a exercé un grand rayonnement sur les monastères de moniales en France, en Angleterre, en Belgique, en Allemagne, en Hollande et en Argentine. L'abbaye fonda de son vivant les abbayes de Notre-Dame de Wisques et de Saint-Michel de Kergonan.
Grande figure spirituelle, elle se rendit surtout célèbre par son traité La vie spirituelle et l'oraison, d’après la Sainte Écriture et la tradition monastique.
En mourant, Dom Guéranger, l’abbé de Solesmes restaurateur de la vie bénédictine en France au XIXe siècle, en fit, pour ainsi dire, son héritière spirituelle. « Vous aurez beau me mettre de belles robes, je ne serai jamais une grande dame. Je vous ferai rougir par mes bévues et ma triste tournure ; laissez-moi à votre maison des champs. J’y soignerai vos agneaux, j’enlèverai le fumier, je suerai sang et eau si vous le voulez. » Madame Cécile Bruyère, la jeune prieure de 24 ans qui exprimait ce souhait le 9 juin 1870 n’a pas été exaucée : le Seigneur ne la laissa pas à « sa maison des champs ». Il la prit, la mit à la tête du monastère Sainte-Cécile et en fit une grande abbesse.
La Révolution française a provoqué une rupture dans l'histoire du monachisme en France, aussi bien masculin que féminin, par la suppression forcée d'abbayes dont certaines remontaient aux origines de la Gaule franque. La reprise se fit ensuite dans des conditions difficiles, plus rapidement pour les moniales que pour les moines. Dom Guéranger (1805-1875) restaura le monastère de Saint-Pierre de Solesmes en 1833 pour les moines bénédictins. Plusieurs jeunes filles qui connaissaient l'abbaye rénovée, aspiraient elles-mêmes à entrer dans un monastère à son image. C'est ainsi que naquit Sainte-Cécile de Solesmes en 1866-1867. La prieure choisie par Dom Guéranger était une jeune parisienne de 21 ans, qu'il dirigeait depuis l'enfance : Mère Cécile Bruyère.
Le 20 septembre 1918, Francesco Forgione (qu’on n’appelle pas encore saint padre Pio) vient de dire la messe au couvent de San Giovanni Rotondo dans le sud de l’Italie dans les Pouilles. Ce jeune capucin de 31 ans s’agenouille devant un crucifix. « Une quiétude indescriptible » s’empare de lui, racontera- t-il plus tard. Apparaît soudain un personnage mystérieux, aux mains, pieds et flanc ruisselant de sang. Puis la vision disparaît. Au sortir de ce qu’il nomme une extase, le religieux s’aperçoit alors que ses propres mains, ses pieds et son flanc saignent aussi. À la vue de ces stigmates, le calme se change en un trouble profond : le religieux tente de refermer ses plaies ; rien n’y fait ; elles ne cicatrisent pas. Jusqu’à sa mort, en 1968 - jamais cicatrisées, ses plaies disparaîtront le 20 septembre 1968, 3 jours avant sa mort – saint padre Pio portera ce mystère avec lui.
Dans cette 4ème et dernière semaine de votre série Pèlerins de Dieu en hommage à saint padre Pio, attachons-nous ensemble à mieux comprendre la spiritualité christocentrique de ce maître : évidemment les faits surnaturels comme la stigmatisation mais aussi l’importance de la prière, du combat spirituel contre le démon, la pauvreté, la souffrance et les persécutions ou le miracle de l’obéissance.
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