Marchez sur les traces des saints et des saintes au cours des siècles, piliers de la foi catholique et bâtisseurs de l'Eglise. Découvrez également les grands témoins de la foi, qui ont agit par amour de Dieu et de leur prochain.
► Le mardi à 12h00 sur RCF Hauts de France • Rediffusions le mardi à 19h00 et le dimanche à 9h30.
Découvrez des épisodes d'archives sur Youtube.
L’abbaye de Cluny, fondée en 909-910 dans la région de Macon, et l’immense ordre religieux dont elle devint bientôt la tête occupe une place unique dans l’histoire européenne. Considérée par ses abbés et ses moines comme le plus parfait modèle monastique, soutenue par l’empereur et les princes les plus puissants, enserrée dans le réseau de relations féodo-vassaliques du monde seigneurial, l’abbaye de Cluny a, par son ascendant spirituel et par sa richesse, marqué les mentalités et la culture, les luttes politiques et les structures économiques de l’Occident quand celui-ci émergea de sa longue torpeur. Elle a contribué à structurer notre Occident et a été l’un des moteurs de son évolution. Cluny a fait de son abbé l’un des personnages les plus éminents de la Chrétienté.
Toute l’histoire de l’abbaye de Cluny repose sur les 3 missions que lui avaient confiées son fondateur, Guillaume dit « le Pieux », duc d’Aquitaine, comte d’Auvergne et de Mâcon en 910 : « rechercher toujours par le désir, l’ardeur et l’assiduité de la prière le service de Dieu » afin de l’étendre sur la terre ; assurer par tous les moyens possibles, sous la protection des apôtres saint Pierre et saint Paul, « la garde et la défense du Siège apostolique » ; « selon les opportunités et les possibilités du lieu, exercer les œuvres de miséricorde envers les pauvres, les indigents, les étrangers, les pèlerins », et y déployer toute la ferveur de sa sollicitude. Le 1 er abbé de Cluny, Bernon, à la veille de sa mort, adressait à ses moines cette sublime adjuration : « Qu’entre vous persévère l’unanimité ».
Il y a mille ans au milieu du Moyen Age, alors que la formation de l'identité européenne était en plein développement, l'expérience clunisienne, diffusée dans de vastes régions du continent européen avec près de 1200 monastères au début du XIIème siècle, a rappelé le primat des biens de l'esprit ; elle a tenu en éveil la tension vers les choses de Dieu ; elle a inspiré et favorisé des initiatives et des institutions pour la promotion des valeurs humaines ; elle a éduqué à un esprit de paix. Une grande importance fut accordée à la liturgie, car les moines de Cluny étaient convaincus que celle-ci était une participation à la liturgie du Ciel. Et les moines sentaient qu'il était de leur responsabilité d'intercéder auprès de l'autel de Dieu pour les vivants et pour les morts, étant donné que de très nombreux fidèles leur demandaient avec insistance de se souvenir d'eux dans la prière. Du reste, c'est précisément dans ce but que le duc d’Aquitaine Guillaume le Pieux avait voulu la naissance de l'abbaye de Cluny.
Impressionné par sa maman qui lui raconte les plus extraordinaires prouesses des plus grands saints de l’histoire, un tout jeune garçon né à Boulogne-sur-Mer au milieu du XVIIIe siècle s’écrie : « Maman, je ne veux pas être un saint ! ». Regrettant plus tard cette exclamation enfantine, Nicolas Le Clercq, devenu en religion Frère Salomon, des Frères des Ecoles chrétiennes, a accepté en septembre 1792 le martyre par amour du Christ et de son Eglise. Lors de sa canonisation en octobre 2016, le pape François a expliqué que les saints « luttent avec la prière, laissant l’Esprit Saint prier et lutter en eux ; ils luttent jusqu’au bout, avec toutes leurs forces, et ils vainquent, mais pas tout seuls : le Seigneur vainc en eux et avec eux … ils combattent la bonne bataille de la foi et de l’amour avec la prière ».
Il est élu pape à 62 ans : c’est un vieil homme chauve et à la barbe blanche, aux traits accusés et qui « n’a que la peau sur les os ». Beaucoup pensent qu’il ne vivra pas longtemps. Mais pendant les 6 années de son pontificat, sans se soucier de la maladie de la pierre qui le harcèle, saint Pie V déploie une énergie inépuisable pour appliquer le concile de Trente et défendre la foi catholique. Religieux dominicain, il dort peu, étudie longuement les dossiers, écoute les requêtes parfois 10 heures de suite et exige de lui autant que de ses collaborateurs. Chacun de ses écrits, lettre ou décret, porte la marque d’une grande force et d’une sainteté dont témoignent les contemporains : « J’ai constamment aimé la pauvreté, la saleté jamais. Dieu m’a appelé pour servir l’Eglise, non pour que l’Eglise me serve. Sachez que les bénéfices ecclésiastiques ne sont pas dus à la chair et au sang mais à la valeur. L’office sacerdotal est supérieur à celui de cardinal. Là où les choses spirituelles sont négligées, les choses temporelles s’écroulent ».
Cet austère dominicain, porté au pontificat à 62 ans et doué d’une vitalité exceptionnelle, a consacré toute son énergie à la réforme de l’Eglise et à la lutte contre les infidèles. Il agit en mystique immergé dans le surnaturel, en moine intransigeant et visionnaire, plutôt qu’en politique, ce qui fait les forces et les faiblesses de son œuvre. Les contemporains ne se sont pas mépris sur la puissance de cette personnalité hors-série. L’Espagnol Requesens, gouverneur des Pays-Bas, le cardinal de Granvelle, des diplomates répètent à l’envi : « Le pape est un saint », et le même éloge se retrouve sous la plume de ses adversaires : « Nous aimerions encore mieux, note un conseiller impérial, que l’actuel Saint-Père fût mort, si grande, si inexprimable, si hors mesure, si inhabituelle que soit sa sainteté ! ».
Il est l’unique pape saint de l’époque moderne (de 1492 à 1789) : saint Pie V, 226e pape de 1566 à 1572, fêté le 5 mai. Ce pape pourrait avoir mauvaise réputation aujourd’hui : fanatique et obscurantiste car grand Inquisiteur et pape de la croisade, pape de la messe en rite extraordinaire et figure de proue des Traditionnalistes, intolérant avec les Juifs et les protestants. Oublions ces légendes noires et essayons de remonter le temps et d’entrer dans l’histoire. Le concile de Trente (1545-1563) réaffirme la doctrine et donne aux pasteurs les moyens de rallier le troupeau inquiet. Mais il faut un maître d’œuvre. La foi est là, mais il faut la faire rayonner ; surtout il faut l’incarner. Les cardinaux élisent un homme improbable, qui n’a de compte à rendre ni aux familles nobiliaires qui font la pluie et le beau temps dans la cour pontificale, ni aux puissances catholiques qui veulent un pape favorable à leurs politiques.
« C’est à nous, lumière du monde, sel de la terre, qu’il appartient d’éclairer les esprits, d’animer les cœurs par l’exemple de notre sainteté et de nos vertus ». Ces quelques mots prononcés au 1er consistoire après son élection résument le programme de saint Pie V. Les centaines de pièces du bullaire (le recueil des actes importants du pape), échelonnées sur un peu plus de 6 ans, témoignent de son activité exceptionnelle. Aucun domaine n’échappe à sa vigilance, depuis le petit détail concret qui règle une célébration liturgique jusqu’aux larges prescriptions touchant les communautés chrétiennes des lointaines colonies. Il met sa vie au service du relèvement de la foi catholique selon l’esprit du concile de Trente. Les mesures qu’il prend concernent à la fois le plan dogmatique et le plan disciplinaire, les 1ères étant généralement admises par tous et les secondes se heurtant parfois aux traditions locales ou aux intérêts particuliers. Mais aucune pression, aucune menace ne le font reculer.
Le 7 janvier 1566, à la surprise de beaucoup et de l’intéressé lui-même, les cardinaux réunis en conclave portent sur le trône pontifical le dominicain Ghislieri, connu alors sous le nom de cardinal d’Alexandrie. La sainteté de sa vie, et non les intrigues, l’a désigné aux suffrages du Sacré-Collège. La nouvelle provoque la joie parmi les gens d’Eglise, car le nouveau pape est, de l’aveu de tous, « un homme exemplaire, un vrai représentant du Christ tel que les temps l’exigent ». Certains prélats s’effraient, il est vrai, de sa réputation d’austérité, ce qui fait lui fait aussitôt répliquer : « J’espère de gouverner de telle façon qu’à ma mort leur tristesse soit plus grande qu’elle ne l’a été lors de mon élévation ». Grâce à une autorité et à un prestige exceptionnels dus à la sainteté de sa vie, par des efforts incessants, le nouveau pape est parvenu à faire pénétrer l’esprit du concile de Trente en Europe et jusqu’au Nouveau Monde.
Devenir un mythe de son vivant et pour les siècles : tel fut le destin d’un petit paysan lombard du XVIe siècle, dominicain, grand inquisiteur, pape et saint de l’Eglise universelle. Saint Pie V voulut édifier une communauté chrétienne unifiée par la liturgie latine du Missel. Poursuivant avec ferveur un idéal de pureté et dans l’espérance de hâter le retour du Christ, il s’efforça de transformer Rome en couvent du monde. Au lendemain du concile de Trente, le vicaire du Christ se bat d’abord pour le rétablissement du catholicisme. Défenseur de l’orthodoxie, il subordonne la politique pontificale à l’application de la réforme catholique et le renouvellement de la spiritualité catholique. Saint Pie V est un mystique, un homme qui rêve d’être le pape des Derniers Jours.
Quatrième duc de Gandie près de Valence en Espagne et 3 ème général de la Compagnie de Jésus, des Jésuites, béatifié par le pape Urbain VIII en 1624 et canonisé par le pape Clément X en 1671, saint François de Borgia est fêté le 30 septembre ou le 3 octobre chez les Jésuites. Il est l’arrière-petit-fils du pape Alexandre VI Borgia par son père. Orgies, népotisme, concussions, meurtres politiques ou privés, licence sexuelle et incestes, il n’est pas un scandale qui n’ait été associé au nom des Borgia. Entretenue et grossie par les calomnies de leurs ennemis politiques une légende noire s’est créée autour du pape Alexandre VI et de ses enfants, César et Lucrèce Borgia. C’est oublier que toute l’Italie est elle-même gangrenée par la décadence des mœurs. Faisons la part du mélodrame et de la vérité historique grâce notamment à l’historien Marcel Brion (Les Borgia chez Tallandier).
S’il y a encore quelques années, l’historien Georges Duby désignait saint Louis comme le plus mal connu des grands rois français du Moyen Âge, la biographie de l’historien Jacques Le Goff sur Saint Louis en 1996 a rempli ce presque vide historiographique succédant aux ouvrages de Gérard Sivéry et Jean Richard. Saint Louis (avec saint François d’Assise) est le personnage du XIIIe siècle doté des meilleures sources pour 2 raisons : on a conservé ses écrits personnels (Enseignements à son fils et à sa fille ou ses actes diplomatiques chartes et Ordonnances) et de nombreuses vies car il est à la fois roi et saint. Citons la Vie de saint Louis du dominicain Geoffroy de Beaulieu, son propre confesseur pendant plus de 20 ans, écrite 3 à 5 ans seulement après la mort du roi, mais aussi Le livre des saintes paroles et des bons faiz de nostre roy saint Looys d’un témoin exceptionnel car son ami intime : Jean de Joinville. Il est le seul à mentionner les rires aux éclats du roi ou son goût pour la position assise par terre et il est le 1er laïc à écrire une vie de saint et en plus en ancien français à près de 80 ans et près de 40 ans après la mort du roi.
Fêté le 25 août, invoqué comme patron de la France, du diocèse aux armées et de sa cathédrale, saint Louis devient à 12 ans le 44e roi de France. Petit-fils du roi Philippe Auguste, le vainqueur de Bouvines, fils de Louis VIII surnommé le lion et de la reine Blanche de Castille, il reçoit ce bel hommage de l’anticlérical fanatique Voltaire : « Sa piété, qui était celle d'un anachorète, ne lui ôta aucune vertu de roi. Une sage économie ne déroba rien à sa libéralité. Il sut accorder une politique profonde avec une justice exacte et peutêtre est-il le seul souverain qui mérite cette louange : prudent et ferme dans le conseil, intrépide dans les combats sans être emporté, compatissant comme s'il n'avait jamais été que malheureux. Il n'est pas donné à l'homme de porter plus loin la vertu » (Essai sur les mœurs LVIII).
Neuvième roi de la dynastie capétienne, Louis IX, plus connu sous le nom de saint Louis, est sans conteste le plus aimé des rois de France. Le chêne de Vincennes, sous lequel, selon son ami Jean de Joinville, il rendait la justice, symbolise à lui seul l’attachement que les Français portent à ce roi juste et droit. Il désirait en effet une justice équitable pour tous, grands ou petits et créa à cette fin des tribunaux nouveaux. Sa charité et sa compassion étaient grandes : il allait jusqu’à soigner lui-même les lépreux ou laver les pieds de 12 pauvres le Jeudi saint, ce qui a choqué ses contemporains car ce rituel, cette démonstration d’humilité extrême, était jugé peu compatible avec le prestige de sa fonction et réservé à la perfection monastique.
Saint Louis est l’exemple même du roi chrétien tel qu’on le concevait à l’époque médiévale. Un roi qui construit la cité de Dieu sur la terre pour amener son peuple vers la Jérusalem céleste. Un roi dont les modèles sont donnés dans l’Ancien Testament (David et Salomon) et qui est aussi un roi chevalier. Saint Louis ne serait pas saint s’il n’avait pas été un homme de foi. On connaît sa vie de prière, sa présence quotidienne à la messe, sa dévotion pour les reliques. Sa volonté de rapporter en France les reliques de la passion du Christ procède de cette immense dévotion. Venu les accueillir lors de leur arrivée dans le royaume, il les avait accompagnées jusqu’à son palais, où il avait fait édifier un écrin de pierre pour les y garder : la Sainte Chapelle.
Notre Dame de Guadalupe, fêtée le 12 décembre, aussi dite « la Vierge métisse », porte plusieurs titres : patronne de la ville de Mexico depuis 1737, patronne du Mexique depuis 1895, patronne de l’Amérique latine (1910) puis de toutes les Amériques (1946), patronne des étudiants du Pérou depuis 1951 (Pie XII), Reine du Mexique et Impératrice des Amériques depuis l’an 2000 (saint Jean-Paul II). La Vierge de Guadalupe est aussi spécialement invoquée par les mouvements de défense de la famille et pro-vie, Notre-Dame étant souvent représentée enceinte. La basilique Notre-Dame de Guadalupe de Mexico est avec la cathédrale Notre-Dame
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !